Le Figaro Magazine

L’affiche/Les passe-temps d’Eric Neuhoff

-

Les enfants grandissen­t et la quarantain­e approche, mais Olivia Ruiz redouble d’énergie. Après la formidable comédie musicale Volver de Jean-Claude Gallotta, où elle était rayonnante, elle a sorti son cinquième album (A nos corps-aimants, Polydor/Universal) puis entamé une tournée qui reprendra en septembre après une pause en août. Sur scène, elle déploie une incroyable vitalité, aussi bien sur une chorégraph­ie très étudiée (comme dans

Volver) qu’en chef d’orchestre entourée de ses musiciens. Touche-à-tout, éclectique, elle définit joliment ses chansons comme des

« bouts de vie ». Après les concerts, elle aime rencontrer le public, discuter, partager. Même si elle doit parfois abréger ces moments car il faut

« garder de l’énergie » pour la tournée qui reprend le lendemain. Olivia Ruiz est toujours là où on ne l’attend pas. C’est sans doute, chez cette ancienne timide que le théâtre a libérée, le secret d’une carrière qui dure.

FRANÇOIS DELÉTRAZ EXPO

PERRONNEAU DANS LA LUMIÈRE L ongtemps resté dans l’ombre de Quentin de La Tour, Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783), reçoit enfin un hommage digne de son talent avec cette magnifique rétrospect­ive proposée par le musée des Beaux-Arts d’Orléans *. Le pari était difficile : sur les 95 oeuvres exposées, 53 sont des pastels dont le transport est délicat – à son époque déjà, l’artiste, qui voyageait beaucoup, conseillai­t de

« bien rembourrer les caisses avec de la paille ». Au fil des salles, on découvre un grand portraitis­te digne de ce siècle des Lumières.

A Paris, il commence sa carrière en tant que graveur puis s’oriente vers la peinture. De La Tour règne en maître. Mais Perronneau s’affranchit rapidement de son influence. Dans ses pastels, il développe une technique propre avec ces hachures fines qui sont la marque de l’ancien graveur. Les couleurs sont plus franches et, surtout, il ne cherche pas à gommer les défauts de ses modèles mais à sonder leur âme. Il choisit le parchemin et son effet velouté pour les femmes et garde le papier vergé pour donner plus de caractère aux hommes. Le résultat est remarquabl­e ! Ses clients gravitent dans un cercle d’intellectu­els allant jusqu’à Hambourg, SaintPéter­sbourg ou Varsovie. On est loin de la cour, mais le succès est là et la misère de sa jeunesse, un mauvais souvenir. SYLVIE MARCOVITCH * Jusqu’au 17 septembre. FESTIVAL

BEAUNE TOUJOURS BAROQUE C omme chaque année, le festival bourguigno­n d’opéra baroque s’articule autour de quatre week-ends. Un programme de haute qualité entre les Hospices

et la basilique. Parmi les récitals : Karine Deshayes, Andreas Scholl, Damien Guillon. Ne pas manquer la première du Mitridate de Scarlatti, dans sa version intégrale d’origine, donné par Thibault Noally et son ensemble Les Accents. Ni la soirée de clôture avec le grand René Jacobs, qui a trouvé des parallèles étonnants entre les airs d’opéra de Mozart et ses partitions symphoniqu­es. F. D. Du 7 au 30 juillet. LIVRE

CHIENNE DE VIE Q uelle tique a piqué Jules ? En 2015, à la fin du roman dont il était le héros, tout lui réussissai­t : il avait réussi sa reconversi­on de chien guide d’aveugle en assistant pour épileptiqu­es depuis qu’Alice, sa maîtresse, a recouvré la vue et file le parfait amour avec Zibal. Et voilà que le labrador philanthro­pe a mordu le petit-fils de la nouvelle malade dont il s’occupe. Pire, il s’est enfui avec Victoire, la belle braque de Weimar spécialist­e en détection d’explosifs pour la gendarmeri­e nationale. Rattrapé, Jules est condamné à mort pour comporteme­nt agressif. Alice et Zibal n’ont que vingt-quatre heures pour le sauver. Ouarf ! Encore une comédie au poil pour l’été signée Didier van Cauwelaert *.

MARIE ROGATIEN * Le Retour de Jules, Albin Michel, 175 p., 16,50 €. SPECTACLE

UN BIJOU C harles Ferdinand Ramuz est un Giono suisse, un auteur subtil. Quant au musicien Igor Stravinsky, on ne le présente plus. Ils ont collaboré à cette Histoire du soldat, un petit bijou déroutant que l’on peut aduler autant qu’exécrer. N’empêche, l’histoire de ce jeune soldat qui vend son âme au diable passe le temps. D’autant que Stéphan Druet l’a montée au Théâtre de Poche-Montparnas­se * avec beaucoup de probité. Et puis il y a des comédiens avec une vraie personnali­té : Claude Aufaure, bien sûr, mais aussi Fabian Wolfrom et Licinio Da Silva. A découvrir. JEAN-LUC JEENER * Paris VIe, jusqu’au 16 juillet.

 ??  ?? MUSIQUE EXPO
MUSIQUE EXPO
 ??  ??
 ??  ?? FESTIVAL LIVRE SPECTACLE
FESTIVAL LIVRE SPECTACLE

Newspapers in French

Newspapers from France