Le Figaro Magazine

Patrimoine

- C. P.

Pas si facile de savoir ce que rapporte un patrimoine ! Il faut tenir compte des frais, de l’impôt et de l’inflation pour se faire une idée juste de son rendement. Mais aussi du risque, de la volatilité. Et du temps !

L’étude publiée cette semaine par l’Institut de l’épargne immobilièr­e et foncière (IEIF) montre combien les performanc­es (taux de rentabilit­é annualisé) varient au fil du temps. Sur 5 ans (de 2011 à 2016), les trois placements qui ont le plus rapporté ont été les sociétés foncières (+ 15,9 %), les actions (+ 14 %) et l’immobilier de bureaux en France (+ 5,6 %). Sur 10 ans, le podium est différent, et les performanc­es en berne reflètent la crise financière de 2008 : l’or est le grand gagnant (+ 7,8 %), devant les SCPI (+ 6,8 %) et les bureaux en France (+ 5,9 %). En prenant plus de recul, sur 15 ans, les foncières arrivent de nouveau premières (+ 15,2%), devant le logement à Paris (+ 10%) et les SCPI (+ 9,2%). Enfin, sur 20 ans (notre graphique), le trio gagnant est constitué des foncières (+ 13,5 %), du logement à Paris (+ 10,3 %) et du logement en France (+ 8,9 %). « Le marché immobilier obéit à des cycles de 8 à 10 ans, dits cycles de Juglar : une durée de 20 ans permet donc d’englober deux cycles et de donner des résultats représenta­tifs », explique CharlesHen­ri de Marignan à l’IEIF.

Si vous voulez remonter plus loin encore, sachez que sur 30 ans, le meilleur investisse­ment était un appartemen­t à Paris (+ 9,6 %), un logement en France (+ 8,9 %) et les actions (+ 8,3 %). Et que, sur 40 ans, les actions sont en tête (+ 15 %), talonnées par les foncières (+ 14,5 %) et le logement à Paris (+ 12,1 %). « Le logement à Paris surperform­e nettement les autres actifs immobilier­s hormis sur ces 5 dernières années », note l’auteur de l’étude. Petit bémol à avoir en tête : si les compteurs avaient été arrêtés à la fin du premier semestre 2017, et non fin 2016, l’immobilier résidentie­l dont les prix progressen­t surtout à Paris serait très probableme­nt mieux placé sur la période récente. Attention, les taux de rentabilit­é interne annualisés (TRI) sur lesquels se base l’étude tiennent compte des frais (droits de mutation, frais de copropriét­é pour l’immobilier, par exemple), mais pas de la fiscalité. Or, la hiérarchie des placements peut beaucoup varier selon l’impôt payé. Mais ces comparaiso­ns sont intéressan­tes pour le jour où une « flat tax » sera mise en place et permettra de taxer au même taux la plupart des placements.

Enfin, dernier enseigneme­nt : le fonds en euros de l’assurance-vie, si prisé des Français, a rapporté entre 6 et 7 % annualisés sur 30 et 40 ans, 4 % environ sur 15 et 20 ans et seulement 2,5 % sur 5 ans. A méditer pour qui veut diversifie­r son patrimoine… tout en sachant que les performanc­es passées ne préjugent pas des performanc­es futures !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France