LA CLARIFICATION D’ÉRIC CIOTTI
« Ce pouvoir, sous un habillage d’ouverture, de concorde et de modernité, est le plus fermé et le plus sectaire, le plus clanique depuis 1981. » Eric Ciotti ne mâche pas ses mots. Le candidat des Républicains à la questure, battu par la coalition des élus LREM (La République en marche) et des Républicains constructifs, a payé pour voir ! Le député des Alpes-Maritimes est inquiet d’entendre, dans certains discours, des relents de ce qu’un André Laignel avait pu dire après la victoire des socialistes en mai 1981 : « Vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaire. » Eric Ciotti s’est rassuré en entendant
Claude Bartolone, l’ancien président de l’Assemblée nationale, lui confier qu’un tel incident ne se serait pas produit sous sa présidence, et un ministre lui assurer qu’Emmanuel Macron était furieux d’une manoeuvre politicienne montée avec le Premier ministre Edouard Philippe. Cet épisode a laissé des traces et mardi dernier, à la réunion de groupe, une large majorité des députés LR, dont Eric Ciotti, a fait connaître sa volonté de se séparer des constructifs dans le parti, au nom de la clarification. Le 11 juillet, le bureau politique devrait exclure des Républicains les ministres ainsi que Franck Riester et Thierry Solère. Les autres députés se verront accorder un délai « pour choisir de rentrer à la maison ». « Les ministres issus de la société civile vont surprendre. » Christophe Castaner, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, en est persuadé, les novices en politique ne vont pas être destabilisés quand ils prendront la parole dans l’hémicycle face aux députés expérimentés. Pour plus de sécurité, deux précautions valant mieux qu’une, ils ont suivi des exercices de média training. Il n’est pas inutile pour euxen effet de savoir que, lorsqu’un élu vocifère, ses propos ne sont pas entendus à la télévision et qu’il ne sert à rien pour un ministre de s’interrompre. Le ministre n’est pas hostile à faire évoluer les séances de questions d’actualité en permettant par exemple un droit de suite impossible aujourd’hui aux élus. Ce qui préoccupe aussi Christophe Castaner, c’est l’organisation politique de la majorité. S’il a plaidé pour que le chef de l’Etat reçoive les députés, comme le faisait Nicolas Sarkozy mais s’y refusait François Hollande, il pense également nécessaire l’organisation de petits déjeuners hebdomadaires à Matignon.
Exclusion des ministres du parti LR