Le Figaro Magazine

STÉPHANE GUILLON, COMIQUE CROUPIER

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Pauvre Stéphane Guillon, il vient encore de se faire lourder. Après France Inter en 2010, c’est Canal qui le prive désormais de sa chronique, c’est-à-dire de la possibilit­é d’étaler ses rancoeurs pour déclencher les rires gras du public.

Bien sûr, il se lamente. Pauvre bichon. Quelle liberté a-t-on, si on ne peut plus cracher sur personne ? Où va le monde, si on ne peut plus mordre la main qui vous nourrit ?

On se rappelle peut-être que, dans « 20 h 10 pétantes », déjà sur Canal entre 2003-2005, Guillon insultait chaque jour l’invité de Bern et Wizman. Sitôt son couplet fini, il quittait le plateau en courant. « Courage, fuyons ! »

Il n’a pas changé. Comédien de troisième ordre, il n’a guère joué, selon l’expression de Geneviève Dormann, que « le rôle du papier dans On torche Fernande ». Il ne doit sa notoriété qu’aux éreintemen­ts amers qu’il débite sur tous ceux qui ont plus de talent ou de succès que lui. Ce qui fait du monde. On nommait jadis « croupier », toute personne montant en selle derrière un premier cavalier. C’est ce que fait toujours Guillon. Bénéfician­t de la célébrité des autres, il en profite pour leur tailler des croupières.

Le voici désarçonné. Après avoir bien gémi, il en appellera bien sûr au « sursaut démocratiq­ue » et au « rire de résistance ». Cela marchera-t-il ? On l’espère pour sa petite famille. L’insolence, c’est indispensa­ble quand on a 25 ans. Quand on a dépassé les 50, ça tourne à l’aigreur et au cynisme. Et c’est la barbe !

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