CASQUETTE : UN SIGNE DISTINCTIF
Pendant des siècles, l’homme ne sortait pas tête nue. L’un des effets les plus notables de la modernité est l’abandon des couvre-chefs. Il n’y a guère que l’été que la casquette dite de base-ball est massivement utilisée. L’automne et l’hiver, seuls quelques audacieux osent la version en tweed. Cela suffit pour que de nombreuses boutiques au charme provincial en proposent encore à une clientèle restée fidèle à cet accessoire vieux de plusieurs siècles.
La casquette vient d’Angleterre, comme souvent les bonnes idées ! Il faut remonter à 1571. Epoque où la richesse de la perfide Albion reposait essentiellement sur le commerce de la laine. Une loi fut alors promulguée imposant chaque dimanche à tous les hommes (en dehors des enfants de moins de 6 ans et des aristocrates) le port d’un couvre-chef réalisé dans cette matière. Pour tout contrevenant, l’amende s’élevait à 17 pence ! Avec le temps, cet accessoire de tweed devint un signe de classe, bourgeois et aristocrates préférant les chapeaux plus huppés. En 1895, l’instigateur du Parti travailliste anglais, James Keir Hardie eut l’audace de se présenter sur son affiche d’élection ainsi coiffé. Le scandale fut important et il fut hué à la Chambre des communes.
De nos jours, ce ne sont plus tellement les ouvriers qui portent la casquette en tweed à l’exception de quelques vieux retraités. Elle traduit plutôt l’élégance d’une bourgeoisie chic à l’esprit campagnard. Les Anglais, pourtant si à cheval sur les convenances, acceptent même son port en plein milieu de Mayfair. Ces casquettes expriment tout l’art de la coupe, générant avec une relative économie de coutures un volume élégant et confortable. Elles sont normalement réalisées dans un tweed fin uni ou à légers carreaux, voire en lin pour l’été. Elles ont parfois deux rabats protège-oreilles noués sur le dessus et sont appelées casquettes de rallye. Mieux vaut alors posséder une Morgan. La visière est toujours courte, sauf sur les modèles à huit panneaux. Mais ces casquettes volumineuses sont plutôt celles des voyous de la prohibition. Evitez aussi les modèles en cuir ou en tartans excentriques, vous passeriez pour un golfeur américain !
Evitez les modèles en cuir