FAIRE OU NE RIEN FAIRE ?
Oblomov, tiré du roman de Gontcharov, est un des personnages les plus célèbres de la littérature russe. Son nom est entré dans le langage courant. En France, on dirait que c’est un « aquoiboniste », un être répugnant à toute action. Pas vraiment par paresse : plutôt par manque de volonté, d’énergie, d’envie. Guillaume Gallienne a joué une centaine de fois ce personnage à la Comédie-Française. Il en fait un excellent film de télévision – tout de même un peu gueulard, lent et théâtral dans le premier quart d’heure, baissez le son et tenez bon, ça s’arrange ensuite. Oblomov est incapable d’agir, comme le fait son loyal et fringant ami Stolz (excellent Sébastien Pouderoux). Il ne peut aimer Olga Sergueïevna, qui l’aime et dont il fait le désespoir.
Olga est incarnée par Adeline d’Hermy.
Elle y est merveilleuse. Pour ceux qui croient à ce genre de chose, signalons qu’elle a obtenu, pour ce rôle, le prix du meilleur espoir féminin au Festival des créations télévisuelles de Luchon. Mazette ! Toute jeune sociétaire du Français, on peut la voir actuellement dans Zerbinette des Fourberies de Scapin. Elle tient le rôletitre du prochain film de cinéma de Guillaume Gallienne, Maryline, qui sort le 15 novembre. Rien que pour elle, il est conseillé de regarder Oblomov.
Pour les autres comédiens aussi, bien sûr. Et pour le texte, révélateur d’un caractère auquel il est parfois doux de savoir s’abandonner - surtout le week-end -, avant de se reprendre. Second et indispensable mouvement impossible au malheureux Oblomov.
Oblomov, de Guillaume Gallienne, d’après Ivan Gontcharov. Arte, mercredi 25 octobre à 23 h 30.