CECI N’EST PAS UNE CROTTE

Cher.e.s lecteurs(trices), cher.e.s compatriotes(tes). Par les temps qui courent, toutes et tous se demandent que faire de leur argent. Bientôt, il sera quasi impossible d’avoir un yacht ou une belle voiture italienne sans se faire racketter… A quand la taxe sur les manteaux en ocelot.e ? On se le demande ! Et en ce qui concerne l’immobilier, nous verrons bien, rien.e n’est moins sûr.e. Fort heureusement l’achat d’oeuvre d’art reste une piste à suivre… La défiscalisation, voilà la voie… En la matière, l’art contemporain est le Graal, il y a longtemps que certain.e.s l’ont compris. Mais par où commencer ? Les chien.ne.s gonflables de Jeff Koons sont hors de prix, les cadavres de Damien Hirst introuvables et les graffitis de Ben ou Keith Haring plus recherchés qu’un Bruegel… Alors ? Alors, pourquoi ne pas commencer tranquillement et modestement, mais de manière originale ? Il ne serait pas idiot, par exemple, de se procurer une boîte de Merda d’artista réalisée par Piero Manzoni en 1961… Question matière première, l’artiste ne s’est pas ruiné en pigments et chevalets chez Sennelier : il s’est contenté de déféquer dans une boîte de conserve. Mais l’idée a germé, si l’on peut dire : sa « Merde d’artiste » (exposée à Beaubourg) s’est vendue il y a peu chez Christie’s 182 500 £ (les 30 grammes, soit 6 772 € le gramme de merde). Certaines boîtes, paraît-il, perdent en étanchéité et peuvent incommoder les invités, mais dans une vitrine scellée, cela peut faire son effet au moment de l’apéritif. Il serait dommage d’attendre, d’autant qu’outre l’odeur, le prix risque encore de grimper.