SOUS VOS APPLAUDISSEMENTS
On ne chante plus beaucoup à la télé. L’époque où les émissions « rive droite » (Guy Lux, les Carpentier, Danièle Gilbert) et « rive gauche » (Denise Glaser, Chancel) faisaient vivre les disquaires est finie. Chaque chanteur entonnait sa nouvelle chanson, on en achetait aussitôt le 45-tours, et ça tournait. Aujourd’hui, plus de chansons, la télé cause. Les talk-shows sont à la mode. Deux invités, une table, trois chroniqueurs. C’est de la radio, l’image en plus ; mais comme la radio est désormais visible sur internet, tout cela se ressemble, s’assemble, s’annule et s’ennuie.
Dieu merci, il y a « Taratata ». Depuis vingt-cinq ans, Nagui présente sans play-back le meilleur et le pire du rock et de la chanson française. C’est très vivant, toujours excellemment filmé par Gérard Pullicino. Bien sûr, tout le monde s’aime, se tape sur le ventre et s’envoie des bisous mais, entre deux balancements d’encensoir, ils chantent, que peut-on leur demander de mieux ? Un chanteur qui chante, c’est toujours mieux qu’un chanteur qui parle. Vingt-cinq ans d’une histoire mouvementée : émission supprimée deux fois. Saluons Delphine Ernotte de l’avoir rétablie. Pour cet anniversaire, Nagui a réuni plus de 50 artistes chantant 25 des meilleures chansons de ces dernières années. Tout cela est très joyeux. Bien sûr, il y a à boire, à manger et à jeter – l’atroce version d’Idées noires, de Bernard Lavilliers, sans Nicoletta, hélas ! - mais, pour un anniversaire, c’est assez naturel.
« Taratata fête ses 25 ans 100 % live au Zénith », France 2, samedi 28 octobre, 20 h 55.