Le Figaro Magazine

KNICKERS, ÇA SWING !

-

Aujourd’hui, parler de knickers renvoie le plus souvent à l’image de Tintin ou à quelques chasseurs en grande tenue. Les knickers ou knickerboc­kers – mot popularisé par l’écrivain Washington Irving à partir de 1809 – ont pourtant une histoire très ancienne. C’est peut-être même la dernière forme des culottes gauloises, les braies.

A partir de l’époque mérovingie­nne, malgré l’apport romain de la tunique drapée, le port d’une culotte courte et de bas laineux maintenus par des bandes de cuir se pérennise en Europe continenta­le pour résister au froid. Si la Renaissanc­e préfère le collant toute hauteur pour mettre en valeur les formes masculines, au fil de l’époque moderne, la culotte redescend pour se fixer peu ou prou sous le genou, complétée d’un bas de soie pour les plus riches. La Révolution française et les sans-culottes tentent d’imposer le pantalon moins aristocrat­ique. Peine perdue, la culotte continue d’être appréciée.

Sous Napoléon III, le pantalon gagne du terrain. Mais c’est la Première Guerre mondiale qui sonne le glas du modèle avec l’abandon progressif de la culotte et des bandes molletière­s au profit du pantalon produit en série. Cela dit, pour la pratique des sports élégants, chasse, vélo ou équitation, les gentlemen recourent toujours à la culotte de tweed ou de whipcord. C’est même très à la mode dans les années 30 à la ville. Pour faciliter la pliure du genou, devenue knickers, elle s’allonge et devient « plus two » ou « plus four », soit autant de pouces d’allongemen­t (+ 5 cm ou + 10 cm). Le « plus four » est typique des terrains de golf. Tintin porte d’ailleurs une culotte de golf, bien qu’à la ville, l’usage en retombe définitive­ment dans les années 40. De nos jours, trouver des knickers n’est pas évident en prêt-à-porter, alors imaginez en sur mesure. Il ne reste désormais que quelques spécialist­es comme Saadetian ou Marc Guyot.

Le « plus four », typique des terrains de golf

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France