MOINS DE FRÉNÉSIE CHEZ LES ACHETEURS
Alors que le marché immobilier a donné ces derniers mois des signes d’emballement, voire de surchauffe, surtout à Bordeaux et à Paris, il semble commencer à se poser. Dans les agences immobilières, les téléphones sonnent moins frénétiquement et les notaires de France estiment dans leur dernière note de conjoncture que l’on peut « raisonnablement penser que les volumes du deuxième trimestre 2017 devraient plafonner ». Faut-il y voir un retournement de tendance ou un motif d’inquiétude ? Pas vraiment, car les ventes sont déjà assurées d’atteindre un niveau historique en 2017 (les notaires totalisaient 921 000 ventes à fin juin bien au-dessus du dernier point haut en mai 2006 à 837 000 ventes), et un marché un peu plus calme est un meilleur gage de solidité. « Une stabilisation des volumes et des taux d’emprunt contribuerait à la maîtrise des prix limitant ainsi les risques d’une bulle immobilière », écrivent ainsi les notaires dans leur dernière note de conjoncture.
Il n’empêche, les petits signes d’essoufflement se multiplient ces derniers jours. Le dernier Observatoire Crédit logement/CSA vient ainsi de montrer que le ralentissement du marché du crédit immobilier entamé en avril se confirme au troisième trimestre. Malgré une année faste, l’effritement du nombre de prêts accordés est désormais sensible (– 6,3 %) et touche surtout les catégories les plus jeunes et les plus modestes, les principaux bénéficiaires des aides à l’accession à la propriété dans le neuf. Dès le deuxième trimestre, ce marché du neuf affichait d’ailleurs un recul de 1,9 % sur un an. A l’époque, le syndicat professionnel LCA-FFB des constructeurs de maisons individuelles s’inquiétait des conséquences ravageuses d’une suppression du prêt à taux zéro dans les zones peu tendues, décision que le président Macron a adoucie. Et dans l’ancien, en septembre les prix ont à peine grimpé, voire reculé dans certaines villes, selon le site MeilleursAgents. « Nous observons un ralentissement de la croissance des ventes, tempère Laurent Vimont, président de Century 21, mais nous passons simplement d’un rythme à deux chiffres à une croissance à un chiffre. » Reste maintenant à s’assurer que les mesures gouvernementales défavorables à l’immobilier ne jouent pas à l’avenir un rôle d’épouvantail. Le marché est optimiste et les taux restent bas, mais la confiance dans l’avenir sera de courte durée si la note fiscale (IFI, CSG) s’avère trop lourde.