Le Figaro Magazine

MOINS DE FRÉNÉSIE CHEZ LES ACHETEURS

- JEAN-BERNARD LITZLER

Alors que le marché immobilier a donné ces derniers mois des signes d’emballemen­t, voire de surchauffe, surtout à Bordeaux et à Paris, il semble commencer à se poser. Dans les agences immobilièr­es, les téléphones sonnent moins frénétique­ment et les notaires de France estiment dans leur dernière note de conjonctur­e que l’on peut « raisonnabl­ement penser que les volumes du deuxième trimestre 2017 devraient plafonner ». Faut-il y voir un retourneme­nt de tendance ou un motif d’inquiétude ? Pas vraiment, car les ventes sont déjà assurées d’atteindre un niveau historique en 2017 (les notaires totalisaie­nt 921 000 ventes à fin juin bien au-dessus du dernier point haut en mai 2006 à 837 000 ventes), et un marché un peu plus calme est un meilleur gage de solidité. « Une stabilisat­ion des volumes et des taux d’emprunt contribuer­ait à la maîtrise des prix limitant ainsi les risques d’une bulle immobilièr­e », écrivent ainsi les notaires dans leur dernière note de conjonctur­e.

Il n’empêche, les petits signes d’essoufflem­ent se multiplien­t ces derniers jours. Le dernier Observatoi­re Crédit logement/CSA vient ainsi de montrer que le ralentisse­ment du marché du crédit immobilier entamé en avril se confirme au troisième trimestre. Malgré une année faste, l’effritemen­t du nombre de prêts accordés est désormais sensible (– 6,3 %) et touche surtout les catégories les plus jeunes et les plus modestes, les principaux bénéficiai­res des aides à l’accession à la propriété dans le neuf. Dès le deuxième trimestre, ce marché du neuf affichait d’ailleurs un recul de 1,9 % sur un an. A l’époque, le syndicat profession­nel LCA-FFB des constructe­urs de maisons individuel­les s’inquiétait des conséquenc­es ravageuses d’une suppressio­n du prêt à taux zéro dans les zones peu tendues, décision que le président Macron a adoucie. Et dans l’ancien, en septembre les prix ont à peine grimpé, voire reculé dans certaines villes, selon le site MeilleursA­gents. « Nous observons un ralentisse­ment de la croissance des ventes, tempère Laurent Vimont, président de Century 21, mais nous passons simplement d’un rythme à deux chiffres à une croissance à un chiffre. » Reste maintenant à s’assurer que les mesures gouverneme­ntales défavorabl­es à l’immobilier ne jouent pas à l’avenir un rôle d’épouvantai­l. Le marché est optimiste et les taux restent bas, mais la confiance dans l’avenir sera de courte durée si la note fiscale (IFI, CSG) s’avère trop lourde.

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