Le tableau de bord de... Notre-Dame de Paris
Trop rares sont les Parisiens qui pénètrent dans ce joyau de l’architecture gothique dont les tours, les 300 gargouilles et la façade resplendissante dominent l’île de la Cité. Entre le 8 et le 11 novembre, quatre soirées exceptionnelles offrent l’occasion de replacer Notre-Dame au coeur de la capitale, comme son poumon esthétique et spirituel. Mis en scène par Bruno Seillier, le spectacle gratuit, ouvert au public sur réservation(www. dame decoeur. paris ), rendra hommage aux milliers de soldats alliés qui ont combattu et donné leur vie il y a un siècle lors de la Grande Guerre. Sur le parvis, 854 ans d’histoire défileront : la cathédrale, construite en 107 ans (d’où l’expression…) et, au centre, « la Dame de coeur, la seule véritable première Dame », comme a osé l’expliquer Mgr Patrick Chauvet (photo) à Brigitte Macron et à Melania Trump lors de leur émouvante visite en juillet dernier. Archiprêtre et recteur, il souhaite que le prochain spectacle permette de renouer avec la tradition des « mystères », saynètes populaires retraçant la vie de Jésus et des saints jouées sur le parvis depuis le Moyen Age. « L’enjeu est aussi, avoue-t-il, que les Parisiens entrent enfin dans l’édifice, un lieu habité d’une présence, bien plus qu’un musée. Au transept nord, la Vierge de tendresse, la Dame de coeur, voit tout le monde. Chaque visiteur peut devenir un pèlerin », conclut-il. Cent trente et un ans après la conversion de Paul Claudel « près du second pilier, à l’entrée du choeur à droite », ce lieu garde une dynamique qui l’arrache au seul passé. GUYONNE DE MONTJOU