Dans la tête de... Harlan Coben
Harlan Coben est un auteur millionnaire : les ventes de chacun de ses quinze romans s’écrivent avec six chiffres. Son dernier opus, Double piège vient de paraître. L’histoire de Maya, expilote de l’armée de l’air, dont le mari a été assassiné sous ses yeux et qui voit ce même mari sur la vidéo d’une caméra qu’elle a planquée chez elle pour surveiller sa baby-sitter… Machination, corruption, personnages au passé trouble, fausses pistes et chausse-trapes : le big boss du thriller signe une fois encore une intrigue palpitante à la fin détonante. Primé de nombreuses fois (y compris par le prestigieux Crime Thriller Award), traduit en 43 langues, adapté au cinéma par Guillaume Canet (Ne le dis à personne) et à la télévision (Une chance de trop, avec Alexandra Lamy, et Juste un regard, avec Virginie Ledoyen), il a aussi réalisé deux séries pour Canal+ : The Five en 2006 et Safe qui est en cours de production.
Juste un regard, Une chance de trop et maintenant Double piège, les femmes auraient-elles pris le pouvoir dans votre oeuvre ?
Il est vrai que, sur mes quatre derniers livres, trois des personnages principaux sont des femmes. Mais le prochain roman qui sort en France en mars 2018 est un de la série des Mickey Bolitar… Une chose est certaine : je suis plus à l’aise aujourd’hui pour écrire des personnages féminins qu’il y a vingt ans.
Julia Roberts est pressentie pour le rôle de Maya, quel sentiment cela vous procure-t-il ?
Elle m’a appelé le lendemain de la sortie du livre aux EtatsUnis ! Je pense qu’elle sera très bien : au téléphone, j’ai senti dans sa voix que petit à petit elle devenait Maya…
Que ressentez-vous lorsque vous voyez l’adaptation de vos livres au cinéma ou à la télévision ?
Ne le dis à personne, de Guillaume Canet, comme les séries télévisées me font croire que j’ai été très chanceux. Et si Double piège est effectivement adapté, je n’ai qu’une crainte : que Maya soit transformée en super-héros.
Votre film préféré ?
Annie Hall me fait toujours rire. C’est le type de sensibilité avec laquelle j’ai grandi. Cette atmosphère new-yorkaise, très côte Est. Il y a aussi Vol au-dessus d’un nid de coucou, Chinatown, Le Parrain… Ils correspondent tous à mon propre développement personnel à un moment donné.
Votre série favorite ?
Lost : l’histoire était d’une grande inventivité et nimbée de mystère. A chaque épisode, on était surpris, on sursautait, on était troublé, ébranlé.
Trois mots pour définir un bon polar ?
Provocateur-d’-insomnie.
Votre héros dans la vie ?
La joueuse de tennis Billie Jean King. Elle a développé à elle seule le tennis professionnel féminin, a dévoilé avec courage son homosexualité et a toujours agi avec honnêteté, dignité et intelligence. Il y a un film sur elle qui va sortir bientôt.
Qu’aimeriez-vous transmettre à vos enfants ?
Je pense qu’ils ont beaucoup à apprendre des Français. Vous élevez les domaines de l’émotionnel au sommet. Vous vivez chaque expérience avec intensité, y compris les peines et les déceptions.
A votre avis, pourquoi vos livres passionnent-ils à ce point les Français ?
Ce n’est un secret pour personne que j’aime la France. Je suis fier de la relation que j’entretiens avec les lecteurs et téléspectateurs français. Je crois que c’est dû à votre façon de considérer l’art. Par exemple, dans les romans policiers, l’intrigue et l’ambiance ne vous suffisent pas. Il faut que vous vous attachiez au personnage, que vous vous inquiétiez pour lui.
La France en trois mots ?
C’est un cliché mais je l’assume : la gastronomie, le vin et les femmes.