THE WALL
★★★ 188 MÈTRES SOUS BERLIN, de Magdalena Parys, Agullo, 384 p., 22 €. Traduit du polonais par Margot Carlier et Caroline Raszka.
Berlin, 2010. Peter enquête sur l’assassinat, douze ans plus tôt, de son ami Klaus, et est persuadé que ce crime est intimement lié à une vieille histoire : avec quelques camarades, les deux hommes avaient participé jadis à la construction d’un tunnel de
188 mètres sous le mur de Berlin, permettant ainsi l’évasion vers l’Ouest, le 13 août 1981, en pleine parade militaire dans la capitale est-allemande, d’un dénommé Franz au profil mystérieux… Les amateurs de polars vert-de-gris et de romans d’espionnage classiques ne se remettront jamais de la chute du mur, de la disparition des cruels agents de la Stasi et des redoutables Vopos postés à de lugubres checkpoints. Ce livre très singulier, signé d’une Berlinoise d’origine polonaise qui a bien connu cette époque (née à Gdansk, elle est passée à l’Ouest à 12 ans), ressuscite largement l’ambiance et les décors de ces temps de crise. 188 mètres sous Berlin est une formidable évocation d’une des pages les plus terribles de la guerre froide. C’est aussi, à travers le destin tragique d’une poignée de jeunes gens ballottés et manipulés par l’Histoire, un roman noir profondément émouvant, dont la construction, complexe, accentue en fin de compte sa remarquable subtilité.