En vue : Julien Denormandie
Très proche du président de la République, le secrétaire d’Etat, même s’il n’a pas été retenu pour diriger le parti LREM, est l’homme qui monte.
C’est un nom que les Français ne connaissent pas. Mais qu’ils vont apprendre à connaître. A 37 ans, Julien Denormandie est un des hommes clés du système d’Emmanuel Macron. Nommé en juin dernier secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, le nom de ce père de quatre enfants apparaît systématiquement dans la liste de ceux qui pourraient changer de portefeuille à la faveur d’un prochain remaniement ministériel. La vie est faite de rebondissements et Julien Denormandie peut en témoigner. Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale des eaux et forêts, il s’apprête à monter une start-up dans l’enseignement à distance avec Emmanuel Macron quand celui-ci est appelé par François Hollande à rejoindre le gouvernement fin août 2014 pour remplacer Arnaud Montebourg, viré. Macron l’a repéré quand il était secrétaire général adjoint de l’Elysée : Denormandie travaillait alors au cabinet du patron de Bercy, Pierre Moscovici, sous les ordres de son directeur de cabinet, Alexis Kohler. Fin de l’aventure start-up, le jeune ingénieur rejoint donc son ami désormais ministre de l’Economie à Bercy. Les deux hommes s’entendent à merveille, partagent les mêmes convictions sur ce monde politique sclérosé qu’il faudrait revivifier. Ses ambitions présidentielles s’affirmant, Macron l’envoie en mission pour construire son arme de guerre : En Marche ! Julien Denormandie est peut-être celui grâce à qui le mouvement fonctionne, se développe et permet à Emmanuel Macron d’entrer à l’Elysée. Au lendemain de la victoire, il reste au parti mais songe à se lancer à nouveau dans l’aventure des start-up. Il est d’ailleurs sur le point de rejoindre un incubateur d’Axa quand il est appelé à rejoindre le gouvernement. S’il n’est que secrétaire d’Etat, auprès de l’ancien sénateur radical Jacques Mézard, 69 ans, il se retrouve à un poste essentiel : l’application du programme du candidat en matière de réduction de la dépense publique sur le logement. Cela lui vaut d’être copieusement chahuté au 78e congrès des HLM à Strasbourg.
Novice en politique mais travailleur acharné, l’influence du jeune ministre est inversement proportionnelle à son rang ministériel. Il participe aux dîners politiques organisés depuis la rentrée à Matignon par Edouard Philippe aux côtés de Gérard Collomb, François Bayrou ou Bruno Le Maire. Il est convié également aux dîners que le chef de l’Etat organise à l’Elysée avec ses principaux ministres. Il a noué des liens solides avec certains de ceux venant des LR, comme Sébastien Lecornu. Son nom a été avancé pour diriger La République en marche avant que le Président ne choisisse Christophe Castaner. « C’est une pièce discrète du dispositif de Macron, mais elle va monter en puissance », assure un élu. Le lancement de la start-up n’en sera qu’une fois de plus repoussé.