Le match : Orange Bank vs EKO
C’est la révolution dans le secteur bancaire. Deux nouvelles banques verront le jour au cours du seul mois de novembre ! Et la première des deux, Orange Bank, est lancée par un acteur plutôt inhabituel du secteur puisqu’il s’agit du premier opérateur de télécommunications français. Inédit ! Avec ses 30 millions de clients mobiles en France, le groupe Orange que dirige Stéphane Richard (photo de gauche) a flairé l’opportunité de se développer dans la banque mobile, alors que le marché des télécoms est devenu mature. L’idée ? Proposer des services bancaires simples et rapides adaptés aux besoins des usagers, de plus en plus nombreux à pianoter sur leur smartphone pour consulter leurs comptes, faire des virements, etc. Avec Orange Bank, banque 100 % mobile, pas de frais de carte ou de tenue de compte, pas de revenu minimum exigé… Tout est gratuit ou presque, y compris les retraits dans les distributeurs de billets de la zone euro. L’usager peut même régler ses achats depuis son appli. Et s’il est perdu, il peut faire appel à l’intelligence artificielle de Watson, son conseiller virtuel disponible 24 heures sur 24. Stéphane Richard espère attirer 2 millions de clients bancaires chez Orange Bank d’ici à dix ans.
La contre-attaque n’a pas tardé, toutefois. Avant même le lancement d’Orange Bank, le Crédit agricole, présidé par Philippe Brassac (photo de droite), a annoncé l’arrivée, courant novembre, d’Eko, sa toute nouvelle offre d’entrée de gamme en matière de banque mobile. Pour seulement 2 euros par mois, tout le monde pourra, là encore, ouvrir un compte bancaire et avoir accès à une MasterCard internationale gratuite, voire à un chéquier. Seuls les retraits d’argent en dehors du réseau du Crédit agricole seront facturés aux alentours de 1 euro (au-delà de 25 opérations par an).
Fini les banques traditionnelles, la queue au guichet, les frais coûteux prélevés sans ménagement ? La menace des « néobanques », plébiscitées par une nouvelle génération d’usagers, se fait de plus en plus précise. Parmi celles-ci, on retrouve des start-up étrangères comme l’allemande N26 ( 100 000 clients en France) ou la britannique Revolut (150 000 clients) mais aussi Carrefour, dont le compte C-zam a séduit 90 000 clients en quelques mois. Sans oublier le Compte-Nickel : ses 700 000 clients n’ont pas manqué d’éveiller l’appétit du groupe BNP Paribas, qui s’est emparé de cette banque un peu particulière lancée il y a trois ans par l’ancien dircom’ de la Société générale Hugues Le Bret, l’un des premiers à avoir proposé l’ouverture d’un compte sans guichet, via le réseau des buralistes.