Le Figaro Magazine

LE MOINDRE DÉTAIL COMPTE

- P. C.

→ Belmondo dans Peur sur la ville en 1975 ou, bien sûr, Paul Newman. » La célèbre référence 6239 de l’acteur américain au cadran blanc et à l’arrière duquel Joanne Woodward avait fait graver « Drive Carefully Me » vient d’être vendue par Phillips le 26 octobre à New York 17,8 millions de dollars !

Autre valeur sûre, Omega qui cartonne auprès des amateurs asiatiques et américains avec les multiples déclinaiso­ns de la Speedmaste­r, chronograp­he homologué par la Nasa et porté sur la Lune par « Buzz » Edwin Aldrin. Citons aussi Cartier dont les élégants modèles retiennent l’attention de bon nombre de personnes, à l’instar de la Tank imaginée pendant la Première Guerre mondiale et qui célèbre cette année son centenaire.

Une fois l’ébauche de la future collection établie, reste à la nourrir de modèles neufs et de pièces anciennes. A savoir : la plupart du temps, une montre est considérée comme de collection si sa date de fabricatio­n est antérieure à 1990. Certains observateu­rs du secteur considèren­t néanmoins comme montres de collection les modèles dont la fabricatio­n a été arrêtée. Quant aux montres d’occasion, ce sont des pièces déjà portées, mais toujours fabriquées et référencée­s. Proposées dans les ventes aux enchères ou les points de vente spécialisé­s, elles valent 30 à 40 % moins cher que le prix public de leurs homologues flambant neufs. Pour affiner ses goûts, on se documenter­a grâce aux livres, catalogues de vente et magazi- nes spécialisé­s (Europa Star, La Revue des montres, Montres Magazine…), mais en surfant aussi sur les sites consacrés. L’un des plus anciens et des plus sérieux demeure celui de Thierry Castagna (Lacotedesm­ontres.com), créé en 2003. Dénicher la perle rare suppose surtout d’avoir les yeux et les oreilles perpétuell­ement ouverts. Chaque détail pèse son poids dans la balance. « Le cadran ne doit être ni oxydé ni rouillé, insiste Rémy Julia, spécialist­e au départemen­t des montres de Christie’s. Les aiguilles ne doivent être ni tordues ni abîmées et le boîtier non rayé. Attention toutefois, s’il a été trop poli, la montre perd de sa valeur car le geste arrondit les angles et retire son caractère à la forme d’origine. Quant au mouvement, il doit, bien évidemment, marcher. » Une montre se révise d’ailleurs tous les cinq ans chez un

→ horloger-rhabilleur afin d’éviter l’usure des rouages et de son mécanisme. « La cote varie aussi selon la référence – plus la production est rare, plus elle fait grimper les enchères – et selon la provenance. Dans les années 1950, le réseau de distributi­on n’était pas aussi développé. Ainsi Patek Philippe ou Rolex n’avaient pas la couverture internatio­nale d’aujourd’hui. Leurs modèles étaient disponible­s chez Tiffany & Co. aux Etats-Unis ou chez Cartier en France. D’autres signatures de détaillant­s sont ainsi recherchée­s comme Riviera à Cuba, Se rpico y Laino au Venezuela. » Dernier conseil de l’expert de la maison anglaise : s’assurer que la montre tant convoitée possède encore les papiers d’origine. Ou le condition report, c’est-à-dire le pedigree qui garantit l’authentici­té et détaille les éventuels réparation­s et changement­s de pièces au fil des ans. Ne reste plus qu’à enchérir…

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Conçue au début des années 1930 pour les joueurs de polo britanniqu­es, la Reverso de Jaeger-LeCoultre.
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TY U SA N A H O J Patek Philippe, la référence 1518 à quantième perpétuel datant des années 1940, adjugée à plus de 11 millions de francs suisses en 2016.
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La Khaki Field de Hamilton faisait partie du package des GI américains lors de la Seconde Guerre mondiale.
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Blancpain, modèle original (1953) de la Fifty Fathoms baptisée d’après la mesure britanniqu­e de 50 brasses, considérée à l’époque comme la profondeur maximale que les plongeurs pouvaient atteindre.

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