ROBERT PLANT TOUJOURS VERT
En dehors de sa tignasse qu’il s’obstine à ne pas couper pour la garder « léonine », comme on disait en 1974, Robert Plant est l’une des rock stars d’hier qui ont le mieux vieilli. Depuis sa décision très digne d’arrêter Led Zeppelin après la mort du batteur John Bonham, il a sorti en solo des albums pas toujours exceptionnels mais toujours courageux, osés, refusant obstinément de reproduire la formule du Zep. Sa grande curiosité musicale (il aime la country, le folk, le rock indé, le rockabilly, le blues et les musiques ethniques) le pousse régu-
lièrement à se remettre en question, et Carry Fire *, nouvel album très roots, se montre très convaincant : la voix est toujours là, moins poussive et plus naturelle qu’hier, les compositions sont subtiles, et la sonorité globale du disque baigne dans une élégance impeccable. Acoustique, à l’ancienne, Carry Fire est un peu l’album du gardien du musée. Un gardien toujours vert.
NICOLAS UNGEMUTH * Nonesuch/Warner.