MASCULINES
Il va falloir rebaptiser la place Charles-de-Gaulle. Dans son appel du 18 juin, le Général n’utilisait pas la grammaire inclusive. Cette faute impardonnable a ses conséquences. Deux solutions : l’endroit retrouvera sa dénomination d’origine (l’Etoile) ou deviendra le rond-point Simone-de-Beauvoir. Un référendum est prévu. Ça n’est pas tout. Les avions atterriront désormais à l’aéroport GeorgeSand. Orly, lui, restera Orly. Cette exception sera pour prouver que les autorités ne sont pas sectaires. Défense de dire le Parlement ; ne plus parler que de l’Assemblée. Dans la presse, le ménage sera intensif. Exit Le Monde : les kiosques vendront La Planète. Pas question de continuer à réclamer Le Figaro. Il n’y a pas que des personnages masculins dans la pièce de Beaumarchais. Alors les lecteurs achèteront La Rosine. L’Elysée n’accueillera plus que des présidentes. En voyage, elles seront accompagnées du premier homme (ou monsieur : l’usage décidera). Le cinéma n’a qu’à bien se tenir. Les remakes risquent de pleuvoir. On annonce un Tant qu’il y aura des femmes avec Lady Gaga dans le rôle de Sinatra. Les maris, les femmes, les amants deviendront Les épouses, les hommes, les maîtresses. Le deuxième sexe désignera cet appendice ridicule qui pend entre les cuisses des bonshommes. Un conseil : éviter de saluer ses connaissances d’un « Bonjour ». « Bonne journée » s’impose. La Marseillaise ne bougera pas. De temps en temps, elle sera remplacée par Femmes, je vous aime, de Julien Clerc. Il y aura une amende pour quiconque évoquera l’Hexagone au lieu de se contenter de la France. Quant aux inconscients qui s’insurgeront contre les méthodes de macho d’une Anne Hidalgo, ils seront condamnés à la prison. Les peines ne se compteront plus en mois, uniquement en années. Cela promet des cellules bien remplies.
Le Général n’utilisait pas la grammaire inclusive