LE ROI D’UNE ENTENTE TRÈS CORDIALE

★★★ ÉDOUARD VII. UN ROI ANGLAIS MADE IN FRANCE, de Stephen Clarke, Albin Michel, 384 p., 24 €.

My goodness ! Il y aurait donc du nouveau sur l’Entente cordiale, ce rapprochement historique entre deux vieilles ennemies, la France et l’Angleterre ! A en croire Stephen Clarke, qui avait déjà revisité la légende napoléonienne, tout s’est joué entre les lieux de débauche du Paris d’Haussmann et le brouillard de Londres. Que le lecteur se rassure, on n’entre pas seul dans ce périple incroyable. Le guide ? Bertie, autrement connu sous le nom d’Edouard VII. Pris entre la pruderie de sa mère, la reine Victoria et la sévérité d’Albert, son père, il trouve en Napoléon III un modèle de légèreté et d’élégance. Paris devient très vite son repaire, et avec Paris, ses plaisirs ! Devenu roi à son tour, ce monarque si peu British travaille à renforcer les liens entre les deux nations rivales et y gagne le surnom de Peacemaker »

(le pacificateur). Est-ce une vision un peu légère de l’Histoire ? Seulement en partie. Même le sérieux Poincaré estimait que grâce à Bertie, « l’équilibre des forces européennes se trouva moins instable et la paix ellemême moins précaire » . Pas sûr après cela que l’auteur soit très favorable au Brexit ! PHILIPPE MAXENCE