Le Figaro Magazine

L’ASSURANCE-VIE EST-ELLE RENTABLE ?

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L’assurance-vie reste un des placements préférés des Français. Les autorités de tutelle du secteur ont pourtant durci le ton ces dernières années, demandant aux compagnies de moins rémunérer l’épargne de leurs clients placée sur les fonds en euros afin de ne pas fragiliser le secteur. Le message a été entendu. Avec un résultat surprenant. « On est arrivé à une situation paradoxale : la rentabilit­é dégagée par les compagnies d’assurances sur leur activité fonds en euros est aujourd’hui très élevée », constate Cyrille Chartier-Kastler, le président du cabinet Facts & Figures. Une bonne nouvelle pour les assurés, in fine, puisque l’épargne placée dans un contrat d’assurance-vie est, rappelons-le, propriété de la compagnie et que l’assuré est détenteur d’une créance sur l’assureur. Mais une mauvaise nouvelle à court terme, le rendement de l’épargne placée dans un fonds en euros ayant fondu comme peau de chagrin.

« Il s’élevait en moyenne à 1,80 % (net de frais et brut de prélèvemen­ts sociaux) fin 2016 », explique Cyrille Chartier-Kastler. Ce faible rendement s’explique par le bas niveau des taux d’intérêt, mais aussi par une nouvelle stratégie des assureurs qui font des réserves. « Le rendement moyen des actifs dans lesquels sont investis les fonds en euros était de 3,25 % en 2016. L’écart entre le rendement des actifs sur lesquels sont placés les fonds en euros et ce qui est servi au détenteur d’un fonds en euros a ainsi atteint un niveau record de 1,55 % l’an dernier », ajoute-t-il. A la fin de l’année 2017, selon Facts & Figures, les compagnies auront peu à peu réussi à mettre en réserve 2,60 % de rendement dans la provision pour participat­ion aux bénéfices (PPB). « Quand les taux remonteron­t, d’ici à la mi-2018 et 2019, les assureurs devront inciter les épargnants à placer de l’argent à nouveau sur leurs fonds en euros, ce qui leur permettra d’acheter des obligation­s à des taux plus élevés et d’améliorer le rendement des portefeuil­les, prévoit Cyrille Chartier-Katsler. Ils pourraient alors se servir de ce qu’ils ont mis en réserve. Ils ont les moyens de doper de 0,30 % le rendement des fonds en euros pendant huit ans. » Le fonds en euros, grâce à ses avantages intacts en termes de transmissi­on et à son fameux effet cliquet (les gains sont sécurisés), pourrait alors retrouver de l’attrait pour les épargnants à la recherche d’un placement sûr. CAROLE PAPAZIAN

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