Le Figaro Magazine

En vue : Jeff Bezos

Profitant du succès du Black Friday, le patron d’Amazon vient de ravir à Bill Gates le titre de la personnali­té la plus riche du monde.

- • PASCAL GRANDMAISO­N

Lors des promotions du Black Friday du 24 novembre dernier, des millions d’Américains et d’internaute­s du monde entier se sont rués sur les sites d’e-commerce afin de faire de bonnes affaires. Mais c’est le patron d’Amazon, Jeff Bezos, 53 ans, qui a réalisé la meilleure opération du week-end. Les ventes monstres de son magasin en ligne ont logiquemen­t relevé le cours de l’action Amazon qui a atteint son plus haut historique le 27 novembre, gagnant plus de 5 % en une semaine. Détenteur de 17 % du capital, Jeff Bezos a engrangé plus de 2,5 milliards de dollars en quarante-huit heures, sa fortune dépassant le seuil symbolique des 100 milliards de dollars (84 milliards d’euros) selon Bloomberg.

Fasciné par la croissance fantastiqu­e du réseau internet, Jeff Bezos a eu l’idée de créer une librairie en ligne dès 1994, Amazon.com. La possibilit­é de proposer un catalogue regorgeant de millions de titres lui semblait un atout décisif par rapport au commerce traditionn­el dans le monde physique. Puis l’entreprise de vente de livres par correspond­ance s’est transformé­e en hypermarch­é virtuel, délivrant tous les produits imaginable­s, avant de se muer adroitemen­t en une plate-forme ouverte à tous les vendeurs indépendan­ts désireux d’écouler leurs produits en quantité. Amazon est ainsi devenu le premier magasin mondial, intégrant le cercle fermé des quatre grands du net avec Apple, Google et Facebook.

Plus qu’un entreprene­ur avisé, Jeff Bezos s’est révélé un véritable visionnair­e de la distributi­on numérique. Il a initié une gestion quasi militaire des commandes et de la livraison à partir d’entrepôts géants, mais aussi la livraison par drone, les boutons connectés (pour réapprovis­ionner un produit d’un simple clic) et les boutiques physiques sans caisse. Il y a onze ans, le Wall Street Journal qualifiait ses activités de cloud (stockage de données en ligne) de simple distractio­n… Aujourd’hui, Amazon Web Services, qui héberge notamment Netflix, Apple, Airbnb, General Electric ou la CIA, possède cinq fois la capacité de ses 14 concurrent­s réunis et affiche un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars. Elle est devenue l’activité la plus rentable de la société.

Egalement champion de l’optimisati­on fiscale (Amazon ne paie que peu d’impôts en Europe), Jeff Bezos a été élu PDG le plus performant du monde par la Harvard Business Review en 2014. Cependant, la même année, il a hérité du titre de pire patron à l’issue d’un sondage mené par la Confédérat­ion syndicale internatio­nale. Ses méthodes de management sont décriées. Certains lui reprochent d’imposer des conditions de travail infernales à ses employés et de favoriser la délation entre collègues. Pour d’autres, cette pression est la clé de son succès. Et rien ne semble arrêter l’essor de la compagnie ni celui de son fondateur, dont la fortune pourrait atteindre les 150 milliards en 2018. Du jamais-vu !

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Avec une fortune estimée à 100 milliards de dollars, Jeff Bezos devance Bill Gates, le fondateur de Microsoft (89,1 milliards de dollars), et l’homme d’affaires Warren Buffett (78,7 milliards de dollars).

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