Le Figaro Magazine

Le match : Florence Portelli vs Maël de Calan

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C’est le match dans le match de l’élection à la présidence des Républicai­ns. Qui, de Maël de Calan ou de Florence Portelli, arrivera en deuxième position derrière Laurent Wauquiez dimanche 10 décembre ? Evidemment, ce n’est pas ce que retiendron­t en premier les analystes politiques. Et pourtant, pour les deux jeunes concurrent­s, ce classement aura une véritable significat­ion politique. Leurs scores montreront s’il peut exister une alternativ­e à la ligne politique portée par Laurent Wauquiez. C’est la raison pour laquelle ils concentren­t leurs attaques contre l’ancien ministre et évitent de se porter des coups. La curiosité de ce match, c’est que les protagonis­tes ciblent davantage le troisième participan­t au scrutin qu’ils ne se tapent dessus. Florence Portelli clame partout que, si Laurent Wauquiez gagne, « on est dans l’oppostion pour très longtemps ». Maël de Calan compare Laurent Wauquiez à Benoît Hamon, l’homme qui a réduit le PS à 6 % à l’élection présidenti­elle de 2017. Ce qui n’empêche pas quelques piques. Florence Portelli : « Calan, c’est le traître ; aux législativ­es, il a fait venir Edouard Philippe. » Maël de Calan : « Plus elle parle, plus elle perd des voix. » Tous les deux n’ont pas eu la tâche facile dans cette campagne. Ils ont été privés de débats télévisés dont Laurent Wauquiez ne voulait à aucun prix. Difficile de se faire connaître dans ces conditions. De la même façon, ils n’ont pas été aidés par ceux dont ils se réclamaien­t. Florence Portelli, filloniste de la première heure, n’a pas pu compter sur le soutien de l’ancien candidat, retiré de la vie politique, qui n’a pas eu un mot pour l’encourager. Au contraire, certains de ses amis ont fait savoir qu’ils se sentaient plus proches de Laurent Wauquiez. Elle a pu compter sur Valérie Pécresse, mais la présidente de la Région Ile-de-France est comme l’ancien Premier ministre, elle ne veut pas être comptable du score de Florence Portelli. Maël de Calan a eu plus de chance, qui a eu droit à une rencontre à Bordeaux avec Alain Juppé. Mais les juppéistes, et notamment ceux qui sont partis des Républicai­ns, n’ont rien fait pour l’aider. En même temps, les deux candidats ne sont pas non plus totalement sur la ligne de leurs anciens mentors. Maël de Calan le reconnait aisément, il se situe plus à droite qu’Alain Juppé, notamment sur les questions d’immigratio­n. Florence Portelli compte, elle, davantage sur les militants que sur les élus. « Je dérange. Je ne suis la candidate de personne. Les gens en ont ras le bol des figures tutélaires. » Elle joue d’ailleurs de son côté femme de terrain, passionnée de football, qui se déplace en transports en commun. Selon son score, Maël de Calan demandera à intégrer les instances des Républicai­ns, pour lui et ses amis, mais pas de poste dans l’exécutif. Florence Portelli, elle, ne veut pas travailler avec Laurent Wauquiez.

C. M.

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