Le Figaro Magazine

Le style anglo-saxon Tiffany, l’énergie new-yorkaise

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Année 1850. C’est pour faciliter ses transactio­ns joaillière­s que Charles Lewis Tiffany installe un premier bureau étranger rue de Richelieu, à Paris. Depuis qu’il a racheté les gemmes de plusieurs aristocrat­es français deux ans auparavant, il sait que c’est ici qu’il peut trouver les plus beaux diamants au monde et devenir le premier à les importer sur le marché américain. C’est aussi dans la capitale qu’il fera tailler en 1878 son énorme diamant jaune canari, responsabl­e de sa renommée : 128,54 carats, rebaptisé Tiffany Diamond, il est exposé aujourd’hui à l’entrée du flagship de la 5e Avenue, à New York. Mais le coup de maître de l’Américain réside dans le rachat en 1887 d’une grande partie des joyaux de la couronne de France dont ceux de l’impératric­e Eugénie. Montés en aigrettes ou en tiares scintillan­tes, en pendants délicats et en bracelets à motifs fleuris, ces trésors, de provenance royale et impériale, recomposés par Tiffany & Co., attirent la high society new-yorkaise qui hante les romans d’Edith Wharton : les Vanderbilt, Astor, Huntington et tous les riches industriel­s yankees, subjugués par le chic de la Vieille Europe. Celui qui ouvrit sa première échoppe dans Lower Manhattan en 1837 démocratis­era même la bague de fiançaille­s avec son fameux Tiffany Setting. Soit un solitaire imaginé à l’aube du XXe siècle où le diamant, enserré entre six griffes de platine, est légèrement surélevé afin de lui offrir encore plus d’éclat. Pour sertir ce modèle devenu emblématiq­ue, la griffe recale 99,96 % des diamants qui circulent dans le monde pour garder uniquement ceux dont on retient la « présence » (en plus des habituels critères de couleur, clarté, carats et taille). Simple et précieuse à la fois, cette bague reste un best-seller outre-Atlantique. Outre les diamants, la marque new-yorkaise est connue pour ses bijoux Art nouveau voulus par Louis Comfort Tiffany, le fils du fondateur, au début du XXe siècle. Il en ressort des broches pensées, de délicats pendentifs en émail plique-à-jour, des bagues en opale iridescent­e, prisés aujourd’hui des collection­neurs. Autres pièces →

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