UNE DIVA SUR LE DIVAN
★★★ MARIA BY CALLAS, de Tom Volf, avec la voix de Fanny Ardant (en salles le 13 décembre).
La voix est volontiers mélancolique. « Le destin est le destin et c’est sans issue », confiait Maria Callas dans un entretien télévisuel, afin d’exprimer son regret d’avoir tout sacrifié à sa carrière. Une image d’archives qui, comme de nombreuses séquences du documentaire de Tom Volf, dévoile la face intime de la diva. Dans une autre interview d’antan, on apprend que l’un de ses seuls loisirs était de découper des recettes de cuisine dans les magazines. On observe aussi avec curiosité ce petit film touchant où la star fait de la balançoire dans un jardin. Il y a enfin ces images qui rendent nostalgiques, comme celles où on la redécouvre avec Cocteau et tous les noms les plus illustres du Paris chic des années 50. Une ville où elle se sentait protégée.
« On ne vient pas te regarder devant ta porte comme une bête rare », disait-elle. Le résultat, enrichi de plusieurs prestations sur scène, est d’une grande qualité. Une véritable prouesse de la part du réalisateur qui, il y a peu encore, ne connaissait rien à l’art lyrique. Il a vite comblé ses lacunes (et aujourd’hui les nôtres) en rencontrant des proches de Maria Callas, grâce auxquels il a pu utiliser de multiples documents inédits. Du grand art !
PIERRE DE BOISHUE