CLAUDE GUÉANT
Il faut toujours lire les ouvrages de ceux qui ont gouverné. Ils donnent leur part de vérité bien sûr, mais l’intérêt vient aussi de la comparaison avec leurs successeurs qui prétendent que ce qu’ils font est totalement inédit. A cet égard, la lecture du dernier livre de Claude Guéant (Quelques vérités à vous dire, Editions de l’Archipel) est particulièrement éclairante. L’ancien secrétaire général de l’Elysée, qui raconte aussi son parcours inédit, montre bien que le Nouveau Monde a quelque chose de l’Ancien Monde. Outre les réformes menées au pas de charge, les nominations au gouvernement sont instructives. Claude Guéant rappelle qu’en 2007 Nicolas Sarkozy avait tendu la main à nombre de socialistes. Jean-Yves Le Drian avait été approché qui avait finalement décliné, tout comme Anne Lauvergeon qui ne voulait rien de moins que les Finances ou les Affaires étrangères comme portefeuille. « C’était beaucoup au regard du modeste poids politique qui était le sien », constate l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, qui a été de toutes les discussions, dès 2006 avec par exemple, Bernard Kouchner. Le nouveau chef de l’Etat ira plus loin que ses prédécesseurs dans ce domaine, même si Claude Guéant reconnaît que « s’il avait été réélu en 2012 » Nicolas Sarkozy
« aurait de nouveau tenté une ouverture. Il est même probable qu’il lui aurait donné plus d’ampleur. Il était convaincu – et il le reste – que la gauche et la droite sont en mesure de s’entendre sur un certain nombre de priorités ». Dix ans avant.