GÉRARD FILOCHE
Ce qu’il y a de bien avec Gérard Filoche, c’est qu’il est prévisible. Ce qui est dommage, c’est qu’il s’enferme dans la caricature qu’il donne souvent de lui-même et qui affaiblit totalement son propos. La critique de gauche du quinquennat de François Hollande peut évidemment s’entendre. Le doute de gauche sur Emmanuel Macron peut naturellement se comprendre. Mais l’ancien inspecteur du travail n’a jamais fait dans la dentelle et on en a une nouvelle illustration avec son dernier livre (Macron ou la Casse sociale,
aux éditions de L’Archipel). Ses critiques se transforment en autant d’attaques au bazooka contre Macron, Hollande, Valls, le système institutionnel de la Ve République… « Le quinquennat Hollande est le pire que la gauche ait connu en cent ans d’histoire »,
assène l’ancien socialiste, qui a été exclu en décembre dernier pour avoir, sur Twitter, reproduit un photomontage à caractère antisémite ayant provoqué l’indignation. Ses camarades du PS en ont profité pour se débarrasser de celui qu’ils ne supportaient plus. Ses outrances sont telles qu’elles en deviennent presque comiques et font passer au second plan son « programme anti-Macron ». Ainsi quand il explique que l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée relève du « putsch d’un homme de cabinet », « poulain » des puissances financières et de ceux qu’il appelle « les oligarques, les chefs des grandes banques, ceux du CAC 40, du Medef »… Oubliant au passage les 37 millions d’électeurs qui ont voté en avril et mai dernier.