CÉLINE RESSUSCITÉ
D’abord, le spectacle est excellent. En Céline, incarnant pleinement Céline, Stanislas de la Tousche est très impressionnant. Et la mise en scène minimaliste de Géraud Bénech, diablement efficace. Pour ces Derniers entretiens * (réalisés dans sa thébaïde de Meudon entre 1957 et 1960), on entend parfaitement le verbe et la pensée de Céline, ses enthousiasmes, ses folles contradictions, ses jugements à l’emporte-pièce, ses colères, ses révoltes, ses justifications… Certes, il y a ici ce qui est inhérent à ce type de projet construit sur un texte qui n’est pas du théâtre : une absence d’évolution dramatique, un ton atone qui peut fatiguer à la longue. Mais ce serait dommage de rester sur cette impression. Céline a rarement été si bien servi.
JEAN-LUC JEENER * Théâtre Les Déchargeurs, Paris Ier, les mardis et mercredis. Prolongation jusqu’à fin avril.