Les week-ends de... Diane Venet
Sans être une artiste, elle a dédié sa vie à l’art, semaine et week-end confondus. « C’est mon milieu naturel », s’amuse cette femme qui côtoie peintres et sculpteurs contemporains, est mariée avec l’un d’entre eux, Bernar Venet, vit entourée d’oeuvres à Paris comme à New York et a monté une fondation d’art contemporain dans le sud de la France. Elle qui collectionne depuis trente ans des bijoux, qui sont autant de miniatures des figures les plus illustres du XXe siècle, aura d’ailleurs bientôt une exposition à son nom – « De Calder à Koons, bijoux d’artistes. La collection idéale de Diane Venet » – qui commence le 7 mars au musée des Arts décoratifs à Paris. Voir son nom en haut de l’affiche ne la grise pas. « L’idée vient d’Olivier Gabet, le directeur du musée, qui voulait personnaliser l’exposition. »
Mais partager avec le public ses trésors l’occupe avec bonheur. Elle les a déjà présentés à huit reprises dans des musées aux quatre coins du monde (de Miami à Venise en passant par Athènes et Séoul). A chaque fois, les visiteurs découvrent que Giacometti et Dalí, Braque et Picasso, Chirico et Lichtenstein, mais aussi Fontana et Villeglé, Julio Le Parc et Frank Stella ont créé bracelets, bagues et pendentifs. Les boîtes à bijoux de Diane Venet ressemblent à un inventaire du MoMA.
Des bijoux qui évoquent un inventaire du MoMA
Bien qu’elle se défende d’être une collectionneuse obsessionnelle, elle passe ses week-ends à effectuer des recherches, à guetter les ventes aux enchères, à visiter les expositions, à courir galeries et vernissages à la rencontre d’artistes auxquels elle demande de lui réaliser une pièce unique.
Cette passion est née il y a trente ans, lorsque son mari s’est amusé à lui enrouler autour du doigt une baguette en argent pour former une alliance. Dans la foulée, il lui offre une broche d’Arman et une compression de César, deux amis. Grâce à la vente de quelques « modestes » tableaux impressionnistes, peu à son goût et « reçus d’un héritage familial », elle entame alors une collection avec l’acquisition de pièces de Max Ernst, de Picasso et de Man Ray. Des bijoux, souvent créés par les artistes pour des raisons intimes, qui entrent aujourd’hui au musée. ÉLODIE BAËRD