En vue : Brune Poirson
Economie circulaire, glyphosate, dossiers européens : la secrétaire d’Etat sera sur tous les fronts des dossiers d’actualité au mois de mars.
Bruxelles en fin de semaine, Padoue mi-mars, une présentation en Conseil des ministres à la fin du mois, sans oublier le lancement de la « grande marche pour l’Europe » de La République en marche le 24 : l’agenda de Brune Poirson est particulièrement bien rempli ces temps-ci. « Je suis très contente que le mois de mars soit chargé », se félicite la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. Dans son bureau du boulevard Saint-Germain, la jeune femme se frotte les mains de voir que les mois de concertation et de discussions vont enfin déboucher sur des actions concrètes qu’elle va pouvoir défendre devant l’opinion publique. Novice en politique – elle est arrivée dans le sillage de la victoire d’Emmanuel Macron, en gagnant l’ex-circonscription de Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse –, Brune Poirson doit batailler pour s’imposer et comprend rapidement qu’elle doit prendre les Français à témoin pour obliger tous les professionnels à bouger. Ainsi, sur l’économie circulaire, les premières propositions des groupes de travail n’offraient-elles qu’une amélioration du système en place. La ministre voulait des idées fortes, voire iconoclastes. La consultation citoyenne lui a permis d’avancer. « On a pu dire : “Vous voyez, ce n’est pas une lubie personnelle, c’est une réponse à une demande.” Il faut qu’on passe à la vitesse supérieure, insiste cette mère de famille. Ma fille a 3 ans. Quand elle aura mon âge, 35 ans, il y aura autant de déchets plastiques que de poissons dans les océans. » Pour répondre à l’objectif du Président de recycler 100 % des plastiques d’ici à 2025, il faut bousculer le système. A la fin du mois, elle annoncera des dizaines de mesures parmi lesquelles le recours à la consigne pour les plastiques, la lutte contre l’obsolescence programmée des appareils, la hausse de la taxe de mise en décharge. La ministre s’attend à des « frictions ».
L’autre combat qu’elle mène, au niveau européen, l’oblige aussi à affronter de puissants intérêts. Le 4 mars, à la veille du Conseil de l’UE sur l’écologie à Bruxelles, elle réunira ses homologues les plus actifs. Avant d’aller le 16 mars à Padoue avec Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes. « On travaille à une refonte des agences d’évaluation des substances chimiques. On veut rendre ces agences plus transparentes », explique Brune Poirson qui, malgré un agenda chargé et des dossiers techniques, n’oublie pas la politique. Elle va s’impliquer dans la campagne des européennes en participant notamment au lancement de la « grande marche » de son parti, le 24 mars. Et elle n’a pas manqué la prestation de Marion Maréchal-Le Pen aux Etats-Unis, la semaine dernière : « Un discours belliqueux et vide », estime-t-elle. Si elle ne redoute pas son retour dans le Vaucluse – « son bilan est affligeant » –, elle n’a pas de doute sur sa volonté, à moyen terme, de revenir en politique.