Les têtes de Carl Meeus
Si je suis élu, il y aura une rupture
« Le macronisme est une duplicité. » Olivier Faure ne semble pas prêt à céder aux sirènes du nouveau monde. L’un des quatre candidats, présenté comme le favori, au poste de premier secrétaire du Parti socialiste n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la supercherie de l’élection d’Emmanuel Macron. « C’est un libéral. Au fond, Edouard Philippe est à sa place à Matignon. Il aurait fait la même politique avec Juppé s’il avait été élu. » La preuve de cette duplicité ? « L’immigration. Macron a fait la leçon à la terre entière en disant qu’Angela Merkel avait sauvé l’honneur de l’Europe et, au pouvoir, il fait la politique d’immigration la plus restrictive. » Le président du groupe PS à l’Assemblée, s’il n’adhère pas au nouveau monde, veut pourtant tout changer au PS s’il en devient le patron. « Si je suis élu, il y aura une rupture nette », assure celui qui n’a pas cherché le soutien de François Hollande et qui se fixe pour objectif de « redevenir la première force à gauche à l’issue de la double séquence électorale des européennes et des municipales ». Un enjeu qui obligera le PS à se compter face à ses anciens alliés ainsi qu’à La France insoumise de JeanLuc Mélenchon.
« Je revendique le droit de les déranger. » Aurélien Pradié n’est pas près de rentrer dans le rang. Jeune député LR de 31 ans, celui qui assure avoir « un problème physique avec la discipline » n’a pas l’intention de baisser le ton dans l’hémicycle face aux députés de La République en marche ni aux ministres. Défenseur des territoires, l’élu du Lot organise chaque lundi une réunion avec tous ceux qui veulent « parler des atouts de l’école rurale ». Face aux projets de fermeture de classes, il veut démontrer que les départements ruraux ont des solutions différentes. « Le ministre Blanquer n’aime pas cette démarche », s’amuse le député, proche de Guillaume Peltier et de Laurent Wauquiez. Mais cela ne l’empêche pas d’être courtisé par le gouvernement. Qui lui a confié une mission sur l’impact de l’innovation dans les territoires ruraux. Une bienveillance qu’Aurélien Pradié apprécie, bien sûr, même s’il ne peut s’empêcher d’imaginer des arrière-pensées politiciennes. En attendant, il peaufine l’exposition sur Georges Pompidou qu’il souhaite organiser à l’Assemblée nationale. Thème : la place du doute chez l’ancien président. Comme un clin d’oeil à tous ceux de LREM qui affichent leurs certitudes.