Le Figaro Magazine

TOMBE LE MASQUE…

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Les ONG sont ces organisati­ons humanitair­es qui se drapent dans la générosité et le dévouement pour dire le bien et le mal, distribuer des brevets de bons et mauvais comporteme­nts sur le vaste monde. Certaines incarnent le « politiquem­ent correct » intégral. Ainsi de la plus ancienne et la plus puissante : la confédérat­ion Oxfam. Elle profite chaque année du forum de Davos pour dénoncer les riches, la pauvreté, les violences faites aux femmes. Nantie de tous les labels de bonne conduite, elle vient d’être dévastée par le pire des scandales, celui qui concerne le sexe…

Née au Royaume-Uni où se trouve son siège, Oxfam a pour présidente une ancienne députée ougandaise et pour directeur général, un Britanniqu­e ; elle intervient partout. L’origine du scandale remonte à l’ouragan Irene qui ravagea à nouveau Haïti en 2011. On sait maintenant que le directeur dépêché sur les lieux par l’organisati­on s’était livré à toutes les dépravatio­ns, viols, abus, recrutemen­t de prostituée­s, etc. L’ONG eut connaissan­ce de l’affaire par une enquête interne. Elle l’a gardée sous silence pendant six ans ! Il a fallu les révélation­s du Times de Londres, il y a trois semaines, pour qu’elle avoue. Le 20 février, son directeur général, Mark Goldring (150 000 euros de rémunérati­on annuelle), était entendu par une commission de la Chambre des communes. Et là, déballage général ! Haïti n’était qu’un cas ; les mêmes « incidents » s’étaient répétés au Liberia, au Soudan, aux Philippine­s, au Bangladesh, au Népal… « Vous avez trompé de manière sans doute délibérée les gouverneme­nts, la police et le grand public », s’est exclamée la secrétaire d’Etat britanniqu­e chargée du Développem­ent internatio­nal. Gouverneme­nts et grand public sans lesquels cette ONG n’existerait pas. Sur son milliard d’euros de revenus, la moitié lui vient des subvention­s des Nations unies, des institutio­ns européenne­s, des Etats, des établissem­ents publics. Et pour trouver le complément en fonds privés, elle dépense près de 200 millions d’euros en marketing ! A cela, elle ajoute 67 millions d’euros par an pour ses campagnes d’« influence », c’est-à-dire sa propagande politique. Voilà comment sont arrosés partis, associatio­ns et médias à travers le monde. Combien d’autres font comme elle ? Les révélation­s se succèdent. On réclame de la « transparen­ce » ! Les masques de l’hypocrisie sont en train de tomber.

Oxfam est dévastée par le pire des scandales

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