LE RETOUR DE L’ABBÉ BETHLÉEM
Le président du CSA est souffrant. «Temporairement remplacé pour raisons de santé», nul ne sait quand il reviendra. Autant dire qu’à dix mois de la fin de son mandat, sa mission est quasi terminée. Olivier Schrameck aura été l’abbé Bethléem de notre époque. Il y a un siècle, ce prêtre sourcilleux tonnait contre les lectures malsaines. En 1904, il publia Romans à lire et romans à proscrire, répandu dans toutes les bonnes maisons. Les gens soucieux de leur salut le suivaient à la lettre. Depuis sa nomination en 2013 - ce fut un lot de consolation, il eût préféré le Conseil constitutionnel -, M. Schrameck n’a cessé de fulminer, gourmander et tempêter. On se souvient notamment comment il réprimanda MM. Ardisson, Bourdin et Hanouna. Et bien d’autres.
Parfois, las de tancer, il nomma n’importe qui n’importe où. Ainsi Delphine Ernotte, PDG de France Télé, d’où une plainte pour favoritisme des CFDT-Medias et CGC-Audiovisuel. Début février, la Police Judiciaire a demandé au CSA les documents relatifs à cette nomination. Ambiance. Sous la présidence de M. Schrameck, le CSA ne fut pas glorieux. L’audiovisuel public non plus. Espérons qu’on choisisse bientôt un professionnel pour que le CSA ne soit plus cette officine de recyclage des incapables, incompétents et encombrants.
Espérons aussi qu’un éditeur publiera les notifications et mises en demeure du CSA sous Schrameck, ce qui en ferait un ouvrage aussi divertissant que l’immortel Romans à lire et à proscrire du bon abbé Bethléem.