JEAN-CHRISTOPHE CAMBADÉLIS
Ancien premier secrétaire du parti socialiste, passionné par les idées politiques, Jean-Christophe Cambadélis n’a pas attendu longtemps après la défaite historique de son parti en 2017 pour se remettre au travail et proposer de nouvelles pistes à ses camarades. Tirant les leçons de l’échec dans un essai (La Gauche de demain sera girondine, publié par la Fondation Jean Jaurès), l’ancien député propose que la gauche, pour sortir de l’éternel débat entre celle de contestation et celle d’accompagnement, adopte un « réalisme radical » qui devrait lui permettre de « mieux changer la France ». Mais avant, Jean-Christophe Cambadélis veut aussi régler son compte à Emmanuel Macron. Préalable visiblement indispensable à la « refondation du progressisme » qu’il appelle de ses voeux. Pour lui, « Emmanuel Macron a laissé tomber le progressisme dont il s’est servi pour mener campagne. Il l’a abandonné de fait par sa politique. » Celui qui avait la charge, sous le quinquennat de François Hollande, d’aider le ministre de l’Economie à se faire admettre des socialistes, se sent tellement trahi qu’il a décidé de lever le voile sur « le président des riches et ce gouvernement de riches », qui ne jurent « que par les objectifs et les méthodes du privé ». Au fond, pour lui, « Emmanuel Macron a décidé d’emprunter le chemin d’un jacobinisme absolu mis au service d’un libéralisme revendiqué ». A lire Cambadélis, l’avenir du PS, à la veille de son congrès, en avril, ne passe décidément pas par Macron.