ÉLIETTE ABÉCASSIS
Ala fois écrivain, réalisatrice, scénariste, journaliste, parolière de chansons, Eliette Abécassis n’a jamais ménagé son temps. Dernier exemple en date : deux ans d’écriture et de recherches lui ont été nécessaires pour concevoir Le Maître du Talmud (Albin Michel). Un thriller historique où cette spécialiste du genre tisse une intrigue intelligente et prenante à l’époque de la cour de Saint Louis. En attendant la parution d’un nouveau roman intimiste, son autre registre de prédilection ? Cette ardeur à la tâche devrait normalement lui laisser peu de temps pour les siens. Or, quand elle pose sa plume, l’agrégée de philosophie tient parole. Le vendredi soir, à son domicile pari- sien du XVe arrondissement, elle aime par-dessus tout retrouver sa famille pour célébrer le shabbat. Un rituel qui leur permet d’« entrer dans un espace de paix où l’on retrouve le plaisir de la conversation, où l’on n’utilise ni électricité ni portable ». En compagnie de ses deux enfants, elle se rend le lendemain à la synagogue afin d’écouter les cours du Talmud enseignés par son père, Armand Abécassis. « Il parle à tout le monde de façon personnelle, il a la passion de transmettre », dit-elle à propos de celui qui a naguère signé avec elle Le Livre des passeurs (Robert Laffont). Les mêmes se retrouvent ensuite autour de la dafina, le plat traditionnel des
J’aime retrouver le plaisir de converser
juifs séfarades à base de viande, pois chiches, blé, pommes de terre et riz. « Ces moments me régénèrent, me font prendre mes distances par rapport au reste », confie-t-elle. C’est à la nuit tombée qu’elle reprend ses activités littéraires ou profite de ses amis : « Je dîne avec pas mal d’écrivains, comme Bernard Werber. On évoque nos travaux respectifs mais aussi l’avenir du livre. » Après avoir vu La Promesse de l’aube, d’Eric Barbier, elle s’est réjouie qu’un tel film puisse inciter les plus jeunes à découvrir l’oeuvre de Romain Gary. En femme de culture, elle met aussi à profit sa fin de semaine pour visiter nombre d’expositions. Elle a récemment apprécié « Etre moderne : le MoMA à Paris », organisée à la Fondation Louis-Vuitton, et « Christian Dior, couturier du rêve », proposée par le musée des Arts décoratifs : « Comme ma fille, je suis férue de mode. » Sportive, elle l’est aussi. Rien ne vaut, enfin, quelques foulées… sur l’île Saint-Louis !