Le Figaro Magazine

L’INSTINCT MATERNEL FACE À LA THÉORIE DU GENRE

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Le vent sibérien a cessé de souffler depuis huit jours, alors on n’en parle plus. Mais les SDF ne se sont pas évanouis, ni les plans d’hébergemen­t d’urgence. Un détail devrait retenir l’attention : le comporteme­nt des femmes dénombrées dans la catégorie des mal-logés. Pourquoi ? Parce qu’il ne ressemble en rien à celui des hommes. Il y a là une réalité que les débats sur la théorie du genre et l’égalité homme-femme occultent par réflexe idéologiqu­e : même en situation de détresse sociale, les femmes restent des femmes, c’est-à-dire des mères. Sous le vocable SDF sont confondues deux population­s : les « sans-domicile » et les « sans-abri ». En examinant le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre ou les notes de l’Insee, il est facile d’obtenir des données chiffrées sur le sujet. Selon les enquêtes les plus récentes, 143 000 personnes, françaises et étrangères, hommes et femmes, adultes et enfants, sont classées « sans domicile », ce qui ne veut pas dire « à la rue », mais hébergées par des services d’urgence, des centres d’accueil, des logements provisoire­s, etc. Certaines ont un emploi, même fragile, d’autres vivent du RSA, d’autres encore sont sans ressources. Dans ce nombre figurent quelque 30 000 enfants et de plus en plus de migrants demandeurs d’asile, ce qui a fait augmenter cette population de 50 % en dix ans.

Les « sans-abri », quant à eux, forment un groupe distinct de quelque 6 000 personnes ; ce sont ceux que les équipes du Samu social repèrent dans la rue, le métro, les squats, les toits de fortune. Or, si les femmes représente­nt près de 40 % des « sans-domicile », elles ne sont plus que 5 % des « sans-abri ». Le « sans-abri » est un phénomène masculin.

Ce qui signifie que les femmes cherchent une protection, en particulie­r pour les enfants, et la sécurité. Souvent victimes de violences et de ruptures conjugales, elles réclament un abri apaisant. Et de l’hygiène. C’est pourquoi elles n’hésitent pas à appeler le 115 (l’appel d’urgence sociale) de même qu’elles recherchen­t un emploi, quel qu’il soit, parce qu’elles ont en tête de retrouver de la stabilité. N’en déplaise aux théoricien­s du genre : l’instinct maternel existe bien, et avec lui le besoin d’un retour à la famille, même après sa destructio­n.

Même en situation de détresse sociale, les femmes restent des femmes, c’est-à-dire des mères

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