“DES RACINES POUR VOLER PLUS HAUT”
BRIS ROCHER PDG DU GROUPE ROCHER 39 ANS, AUTODIDACTE
A16 ans, Bris Rocher entrait dans l’entreprise que son grand-père, Yves Rocher, avait créée en 1959. Une vocation, un appel irrésistible. « J’ai toujours été accro à ce groupe, à son ADN, à ses valeurs », explique-t-il.
Les études ? On verrait plus tard. Il passe son bac de français par correspondance, mais c’est sur le terrain qu’il découvre les rouages de l’entreprise ; et grâce aux livres qu’il nourrit sa curiosité intense, comme pour combler son déficit de scolarité. Autodidacte et fier de l’être, il ne renie en rien son choix. « Mon professeur, c’était mon grand-père. Il m’a pris sous son aile pendant dix ans », raconte-t-il. Auprès de lui, il a appris le bon sens, le management des hommes (17 000 salariés), la capacité à donner le bon cap. Il a aussi compris la force de l’ancrage breton de l’entreprise, dont il a pris les commandes au décès de son père. Le village de La Gacilly (2 000 habitants), berceau d’Yves Rocher, accueille 300 000 personnes par an, attirées par son festival photographique organisé chaque été ou son Eco-Hôtel Spa (4 étoiles), La Grée des Landes. Une sorte de vitrine des valeurs du Groupe Rocher, pour qui le bien-être a toujours fait corps avec la nature. « Les arbres bien enracinés sont plus solides dans la tempête. Et ils poussent plus haut ! », estime Bris Rocher. Le groupe qu’il dirige n’a pas fini de grandir. Après en avoir consolidé la détention familiale (une vingtaine de membres contrôlent l’essentiel du capital) et modernisé la marque Yves Rocher qui se banalisait, il donne un coup d’accélérateur à son développement international (les deux tiers de son chiffre d’affaires sont déjà réalisés à l’étranger) avec le rachat de l’américain Arbonne, spécialisé dans la vente directe de produits de beauté et de santé à base d’ingrédients botaniques.
De 2,2 milliards d’euros, le chiffre d’affaires du Groupe Rocher devrait passer à près de 3 milliards !