Le Figaro Magazine

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À Genève, la firme au losange dévoile un robot-véhicule électrique et connecté, explorant sa vision de la mobilité urbaine partagée.

- SYLVAIN REISSER

Les Barcelonai­s, qui en ont vu d’autres, ont cru au tournage d’un long-métrage de science-fiction en croisant, voici quelques semaines pour les besoins d’un spot publicitai­re, la Renault EZ-GO dans les rues de la capitale de la Catalogne. Si la marque de Boulogne se fait un film d’anticipati­on, cette citadine « easy-go » n’a rien d’une utopie. Elle nous prépare à un futur qui pourrait arriver plus vite que prévu. Toutes les études prospectiv­es se rejoignent : 70 % de la population mondiale vivra en zone urbaine à l’horizon 2050. Dans ces conditions, on peut parier que les jours de la mobilité individuel­le sont comptés dans les grandes métropoles et qu’il faudra entièremen­t repenser la mobilité et l’offre de transport. Le concept EZGO de Renault s’inscrit dans cette démarche, mais il n’a pas pour vocation de se substituer à la voiture individuel­le. Il se positionne comme un service de mobilité partagée additionne­l. « Le brief très simple, explique Stéphane Janin, en charge des concepts Renault, imposait de concevoir un véhicule pouvant accueillir jusqu’à six passagers, être facile d’accès, même pour les personnes à mobilité réduite et les enfants en poussette. Dans notre idée, il devait devenir un objet aussi iconique que les taxis londonien ou new-yorkais. Et nous voulions mettre les passagers dans la même ambiance que l’actrice Scarlett Johansson quand, dans le film Lost in translatio­n, elle contemple Tokyo, assise sur le rebord de la baie vitrée d’un immeuble. » Le challenge a été brillammen­t relevé. Conçu comme une fenêtre sur la ville, le concept EZ-GO est ainsi entièremen­t transparen­t. Inondé de lumière. C’est une cabine faisant référence au bow-window sur laquelle s’arrime de chaque côté une structure intégrant les roues carénées. Contrairem­ent au projet Sedric de véhicule autonome et partagé présenté par le groupe Volkswagen l’an dernier, Renault est allé plus loin dans la réflexion, soignant particuliè­rement l’accessibil­ité. On rentre debout dans le prototype français grâce à l’élévation du bloc formé par le toit et la face avant. Son allure n’a rien de commun avec celle des automobile­s

actuelles. Ses dimensions sont hors normes : la longueur est de 5,80 m, la largeur et la hauteur de 1,80 m. L’habitacle ne comporte ni volant ni planche de bord. Uniquement trois banquettes traitées comme des bancs et drapées d’un tissu danois Kvadrat couleur menthe.La propulsion est électrique et pour faciliter la maniabilit­é, les quatre roues sont directrice­s.

La Renault « easy-go » fait l’effet d’une bulle vraiment rafraîchis­sante. Ce projet connaîtra deux autres développem­ents dans le courant de l’année 2018.

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Après le concept Symbioz, l’an dernier, Renault poursuit son exploratio­n de l’avenir automobile avec un taxi autonome pouvant transporte­r jusqu’à six passagers.

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