28 Les week-ends de... Eliette Abécassis
En ce moment nous assistons à la naissance historique d’une nouvelle forme de politologie : la « politologie 2.0 ». Sur le site de L’Obs, par exemple, on peut trouver un débat épatant réunissant un « youtubeur marxiste », une « cam girl » (elle fait du porno sur internet chez elle) et l’ancienne actrice porno Ovidie désormais réalisatrice. L’intitulé du débat est grandiose : « Comment être de gauche et regarder du porno sans se trahir ? »
(la discipline n’est pas encore enseignée rue Saint-Guillaume). Un sujet complexe, surtout pour les gens de gauche, car les gens de droite, de toute évidence, peuvent regarder du porno du matin au soir (ou plutôt le contraire), sans « se trahir ». D’ailleurs, autant le dire tout de suite, le porno est de droite. Sans doute créé par les SA puis développé par les SS, il a été régulièrement recommandé par Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Lesquels voulaient l’enseigner dès l’école primaire, mais grâce à la gauche qui ne veut pas « se trahir », nos chers enfants y ont malheureusement échappé. A charge de revanche… Ailleurs, sur le site du magazine Top Santé, on apprend qu’« il existerait un lien entre orientation politique de droite et dégoût des mauvaises odeurs corporelles ». Autrement dit, être propre, c’est un peu facho. « Ceux qui étaient les plus favorables à Donald Trump avaient la plus grande sensibilité au dégoût des odeurs corporelles, a expliqué Jonas Olofsson de l’université de Stockholm, en Suède », peut-on lire. Ce qu’on ne nous dit pas, sans doute par délicatesse, c’est quelle est la personnalité politique suffisamment sale pour réunir les votes de gauche (en tout cas, ce n’est pas très gentil pour François Hollande).