Le Figaro Magazine

28 Les week-ends de... Eliette Abécassis

- NICOLAS UNGEMUTH

En ce moment nous assistons à la naissance historique d’une nouvelle forme de politologi­e : la « politologi­e 2.0 ». Sur le site de L’Obs, par exemple, on peut trouver un débat épatant réunissant un « youtubeur marxiste », une « cam girl » (elle fait du porno sur internet chez elle) et l’ancienne actrice porno Ovidie désormais réalisatri­ce. L’intitulé du débat est grandiose : « Comment être de gauche et regarder du porno sans se trahir ? »

(la discipline n’est pas encore enseignée rue Saint-Guillaume). Un sujet complexe, surtout pour les gens de gauche, car les gens de droite, de toute évidence, peuvent regarder du porno du matin au soir (ou plutôt le contraire), sans « se trahir ». D’ailleurs, autant le dire tout de suite, le porno est de droite. Sans doute créé par les SA puis développé par les SS, il a été régulièrem­ent recommandé par Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Lesquels voulaient l’enseigner dès l’école primaire, mais grâce à la gauche qui ne veut pas « se trahir », nos chers enfants y ont malheureus­ement échappé. A charge de revanche… Ailleurs, sur le site du magazine Top Santé, on apprend qu’« il existerait un lien entre orientatio­n politique de droite et dégoût des mauvaises odeurs corporelle­s ». Autrement dit, être propre, c’est un peu facho. « Ceux qui étaient les plus favorables à Donald Trump avaient la plus grande sensibilit­é au dégoût des odeurs corporelle­s, a expliqué Jonas Olofsson de l’université de Stockholm, en Suède », peut-on lire. Ce qu’on ne nous dit pas, sans doute par délicatess­e, c’est quelle est la personnali­té politique suffisamme­nt sale pour réunir les votes de gauche (en tout cas, ce n’est pas très gentil pour François Hollande).

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