18 Les têtes de Carl Meeus
« J’essaye de construire un réseau. » Depuis qu’il a quitté l’UDI, Hervé Morin s’est remis à la tâche. Après avoir rebaptisé son parti les Centristes, il crée une association, Territoires, et lance la plate-forme participative sur internet la semaine prochaine. Il a déjà tenu quelques réunions en province, notamment à Reims. « On réfléchit au monde nouveau. J’ouvre l’horizon », explique le président de la Région Normandie. Parmi les axes de réflexion, la décentralisation bien sûr, mais aussi le digital et l’intelligence artificielle ou l’organisation de la société dans un monde où les hommes vivent plus longtemps mais travaillent moins. « Je ne veux débaucher personne, tout le monde peut adhérer à l’association sans cotisation. »
Hervé Morin cherche à s’imposer dans un espace politique, le centre droit, qui est déjà encombré. Il espère compter sur l’appui d’un Xavier Bertrand, qui a quitté les Républicains, voire d’une Valérie Pécresse qui, si elle est restée dans le parti de Laurent Wauquiez, garde ses distances. Même si une première tentative entre les trois a échoué en 2017, il reste optimiste. La seule condition : « Je veux créer quelque chose de simple, avec des gens qui veulent foncer et qui sont prêts à prendre des risques. » Parmi lesquels monter une liste aux européennes de l’année prochaine.
« Le débat est le seul espoir de faire monter la participation. » François Kalfon, soutien de Luc Carvounas, au congrès du PS, en est persuadé. Le débat télévisé entre les quatre candidats au poste de premier secrétaire (Luc Carvounas, Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel), mercredi dernier sur LCI et RTL, peut permettre de faire passer la participation à plus de 50 000 votants. « Et là, tout devient possible », assure le conseiller régional. Le dernier vote sur les statuts, le 28 septembre dernier, a réuni quelque 24 000 suffrages. Si le nombre d’électeurs double, les petits calculs et négociations internes pourraient ne plus tenir, grâce au retour de militants qui s’étaient éloignés. Le corps électoral est de 98 000 inscrits.
« Ils sont macron-compatibles. » De l’aveu de ce témoin, quelques élus de la majorité d’Anne Hidalgo à Paris seraient plus que favorables à une candidature d’Hugues Renson, élu LREM qui aurait, pour eux, le triple avantage d’être proche de Macron, originaire de la droite (chiraquien) et compatible avec les réformistes de gauche. Une équation gagnante en quelque sorte. Mais, à deux ans du scrutin, tout est encore fragile.
« On réfléchit au monde nouveau »