MESSMER, HYPNOTISEUR PUBLIC

Depuis qu’il a quitté son cabinet pour la scène, Messmer et ses fameux endormissements ont fait le tour du monde. Certains ne voient en lui qu’un habile manipulateur ou un escroc. D’autres le considèrent comme un véritable génie. Lui-même assure que s’il est passé de la pratique de l’hypnose dans l’intimité de son cabinet à une formule grand public, c’est avant tout pour faire connaître cette technique à laquelle il croit. Et difficile de ne pas être bluffé lors de ses « spectacles ». D’abord, par le métier du maître, à la fois bateleur et psychologue, qui repère tout de suite parmi les spectateurs ceux qui se montreront réceptifs. Ensuite, par sa technique d’hypnose. Car, à l’évidence, les « cobayes » qui le rejoignent sur scène ne sont nullement des figurants. A Brossard, près de Montréal, nous en avons rencontré plusieurs : ils se disaient tous vidés, épuisés…

« Vous êtes sur un toit et vous avancez vers le bord », ordonne Messmer à ses cobayes du jour, alors qu’il s’approche de l’un d’eux. « Vous avez peur du vide ! » lui enjoint-il. « Pas du tout, répond l’autre, je travaille dans

la construction ! » Ratage public ? « Absolument pas, nous expliquera Messmer après le spectacle, je suis convaincu qu’il a peur du vide, mais il s’est forgé une image de dur, où ce

sentiment est interdit. » Tout au long du spectacle, il distribue les rôles : le mafioso, la maîtresse, le danseur mondain, etc. Dans la salle, le public est hilare et n’en croit pas ses yeux ; chacun se demandant sans doute comment il réagirait s’il était sur scène ! Messmer, lui, doit s’adapter en permanence à ses « comédiens », chaque spectacle se révélant ainsi différent, et tout aussi sidérant. Le 29 mai à Tours, le 30 à Rennes, le 31 à Nantes, le 1er juin à Bordeaux, le 2 à Toulouse, et du 20 au 24 au Grand Rex à Paris.