OLGA PERETYATKO
L’une des plus onctueuses voix actuelles excelle dans les feux d’artifice du répertoire du bel canto. Pourtant, la soprano colorature russe mène sa carrière sans brûler les étapes.
Chaque décennie, la Russie produit une merveille lyrique.
Après notamment Olga Borodina et Anna Netrebko, c’est au tour d’Olga Peretyatko de s’imposer comme la diva russe de sa génération. A 15 ans, cette fille d’un choriste et d’une économiste a intégré comme alto le choeur d’enfants du Mariinski à Saint-Pétersbourg. Cela lui ouvrit de nombreux répertoires mais elle a toujours veillé à préserver ses aigus. Une formation complétée à Berlin, Hambourg et Pesaro. Avec la volonté de ne pas brûler les étapes.
Dès ses premières apparitions au Festival Pesaro, à Paris et à Lyon en 2006, ses solides atouts physiques et vocaux créent d’emblée la fascination : une facilité bluffante dans les suraigus et une opulence somptueuse sur toute l’étendue de sa tessiture. Sollicitée partout, elle refuse beaucoup de propositions, convaincue que chaque prise de rôle doit se faire naturellement. Après les héroïnes rossiniennes, où son physique d’ingénue correspond à l’explosivité de sa voix, elle attend 2015 pour chanter sa première Traviata. L’étape est franchie avec les honneurs. Aujourd’hui, toutes les figures verdiennes, belliniennes et slaves sont à sa portée et les maisons d’opéra à ses pieds. La pétillante Olga peut désormais se faire une place en airain dans la légende de son art. A écouter chez Sony Classical : La Bellezza del canto (2011),
Arabesque (2014), Rossini ! (2015), Russian Light (2017).
A voir à la Philharmonie de Paris, le 14 mai (récital Bel Canto avec Benjamin Bernheim), et dans Le Barbier de Séville, à Orange, cet été.