Le Figaro Magazine

OLGA PERETYATKO

L’une des plus onctueuses voix actuelles excelle dans les feux d’artifice du répertoire du bel canto. Pourtant, la soprano colorature russe mène sa carrière sans brûler les étapes.

- Olivier Olgan

Chaque décennie, la Russie produit une merveille lyrique.

Après notamment Olga Borodina et Anna Netrebko, c’est au tour d’Olga Peretyatko de s’imposer comme la diva russe de sa génération. A 15 ans, cette fille d’un choriste et d’une économiste a intégré comme alto le choeur d’enfants du Mariinski à Saint-Pétersbour­g. Cela lui ouvrit de nombreux répertoire­s mais elle a toujours veillé à préserver ses aigus. Une formation complétée à Berlin, Hambourg et Pesaro. Avec la volonté de ne pas brûler les étapes.

Dès ses premières apparition­s au Festival Pesaro, à Paris et à Lyon en 2006, ses solides atouts physiques et vocaux créent d’emblée la fascinatio­n : une facilité bluffante dans les suraigus et une opulence somptueuse sur toute l’étendue de sa tessiture. Sollicitée partout, elle refuse beaucoup de propositio­ns, convaincue que chaque prise de rôle doit se faire naturellem­ent. Après les héroïnes rossinienn­es, où son physique d’ingénue correspond à l’explosivit­é de sa voix, elle attend 2015 pour chanter sa première Traviata. L’étape est franchie avec les honneurs. Aujourd’hui, toutes les figures verdiennes, bellinienn­es et slaves sont à sa portée et les maisons d’opéra à ses pieds. La pétillante Olga peut désormais se faire une place en airain dans la légende de son art. A écouter chez Sony Classical : La Bellezza del canto (2011),

Arabesque (2014), Rossini ! (2015), Russian Light (2017).

A voir à la Philharmon­ie de Paris, le 14 mai (récital Bel Canto avec Benjamin Bernheim), et dans Le Barbier de Séville, à Orange, cet été.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France