Le Figaro Magazine

LE FESTIVAL DES ÉTOFFES ESTIVALES

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Depuis longtemps, les drapiers ont développé des étoffes spécifique­s à la belle saison. Autant le marteler, mais rien n’est jamais aussi frais et léger que la laine, qui permet d’associer netteté et trame ouverte. Le coton se tisse dense et respire mal, le lin est magnifique, mais moins net. Le secret des beaux tissus estivaux réside dans l’armure, c’est-à-dire la manière de tisser. La plupart sont réalisés en sergé. A la surface, de petites diagonales apparaisse­nt. L’armure toile est beaucoup plus basique. Un fil passe alors sur l’autre. Les Anglais appellent ce tissage le basketweav­e (littéralem­ent, trame de sac). A priori, les tissages en toile sont mous et manquent de structure. Pour éviter ce désagrémen­t, les drapiers ont développé des fils retors, auxquels est appliquée une force de torsion. Le tissu peut même être double ou triple retors. L’étoffe générée avec ces fils se dote d’un ressort important, difficile à froisser. Le tissu est raide. Les tailleurs parlent de « laine

froide », car l’armure ouverte laisse passer l’air, sans que le tombé soit altéré. Les drapiers associent parfois deux fils en parallèle, ce qui donne beaucoup de relief et un grain particulie­r au tissu. Ces draps sont appelés des nattés. Le drapier italien Vitale Barberis propose une importante sélection de nattés de toutes les couleurs, frais et respirants. Chez Loro Piana, une merveille similaire est dénommée Zelander Wool. Les Anglais préfèrent l’appellatio­n

fresco, pour des toiles un peu épaisses et d’un toucher plus rustique. Il est aussi possible d’incorporer du mohair. Poil de chèvre dur, il confère une infroissab­ilité totale au drap, en même temps qu’une ouverture maximale de la trame.

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