Le Figaro Magazine

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“Je ne veux rien perdre de cette magie éphémère festival” qu’est Cannes pendant le

- Propos recueillis par Clara Géliot

Dominique Desseigne

Ala tête depuis 1997 du groupe Barrière qui compte, à Cannes, Le Majestic, Le Gray d’Albion et le casino, Dominique Desseigne est un acteur incontourn­able du festival. Il fête cette année sa 36e participat­ion. Les trois qualités nécessaire­s à votre fonction ? Il faut savoir ce que l’on doit aux autres, à ses collaborat­eurs, sans lesquels une entreprise n’est rien, et à son entourage amical et familial qui rassure quand on se sent seul devant des décisions difficiles. Il faut aussi garder sa curiosité car les évolutions des usages de consommati­on sont de plus en plus rapides. Enfin, je crois à l’autorité car, une fois les décisions prises, il faut avancer et concrétise­r ses ambitions. Votre plus grande fierté profession­nelle ? Je pense avoir développé le groupe de façon importante, tout en restant fidèle à ce que mon beau-père et ma femme auraient voulu en faire. Les chemins d’action à poursuivre ? Nous voulons continuer à offrir à nos clients un vrai dépaysemen­t, et en même temps, qu’ils se sentent chez eux, « comme à la maison ». Cela peut paraître paradoxal, mais c’est une des clés de notre succès. Et puis nous devons maintenir notre croissance à l’internatio­nal, être innovants, multiplier les services pour offrir toujours plus de bien-être. Je souhaite aussi préparer mes enfants, Alexandre et Joy, à ma succession. Retournez-vous souvent dans votre Meuse natale ? Non. Je n’ai pas honte d’avouer que je préfère me partager entre nos différents sites. J’imagine que c’est moins agréable pour mes collaborat­eurs de m’avoir toujours sur le dos... Votre jeu préféré au casino ?

Regarder les joueurs et tenter de deviner les tempêtes sous les crânes. Votre péché capital ? La gourmandis­e, sans hésiter.

La boisson qui vous rend meilleur ? Des zestes de citron dans une théière bouillante. Le cadeau que vous offrez le plus ?

Je m’attache à ce que chaque présent soit imprévisib­le, même si je n’y parviens pas toujours. Votre livre de chevet ? Plaidoyer pour le bonheur, de Matthieu Ricard. Votre meilleur souvenir du Festival de Cannes ? Mon premier, en 1982, avec ma femme Diane et mes beaux-parents. J’en garde un souvenir très fort et une sensation d’émerveille­ment. Le pire ? Le jour de l’inaugurati­on de la nouvelle aile du Majestic. Il pleuvait des cordes, et pendant la projection du film précédant la cérémonie, j’imaginais notre terrasse trempée, les tables inondées, l’impossibil­ité d’accueillir à l’intérieur tous nos invités. Une rencontre inoubliabl­e là-bas ? Le grand retour à Cannes de Jean-Paul Belmondo à l’occasion de la remise de sa palme d’or d’honneur. Trois cents photograph­es ont posé leurs appareils à terre pour l’ovationner. C’était grandiose ! Votre cachette pour un moment de répit pendant le festival ? Nul besoin de me cacher car je ne veux rien perdre de cette magie éphémère qu’est Cannes pendant le festival. Ainsi, je me réveille à 6 heures pour aller marcher sur la Croisette en observant, de loin, les fêtards qui rentrent se coucher. Un pays à découvrir ? Le Japon, guidé par Amélie Nothomb.

Un poste politique à briguer ? Aucun. Je laisse cela aux autres. Votre conseil au président Macron ? A-t-il réellement besoin de mes conseils ? Certes, non ! Je me contentera­i de lui dire : « Continuez ainsi ! »

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