DÉPASSER L’IMPOSSIBLE
Roger-Yves Bost était prédestiné à devenir cavalier. À 52 ans, ce champion de saut d’obstacles a plus de 15 victoires à son actif, dont une médaille d’or obtenue en 2016. Portrait d’un passionné.
Parfois le destin se charge de décider pour vous. C’est ce qu’il s’est passé pour Roger-Yves Bost, champion de saut d’obstacles. À Barbizon, le cavalier a grandi dans le haras familial, entouré de chevaux : “J’ai évolué dans les écuries, mes parents ont dû me mettre à deux ans pour la première fois sur un poney. Je ne me souviens pas d’un moment précis où j’ai découvert cet animal, j’ai toujours vécu avec.” S’il s’imagine d’abord vétérinaire, son talent lui dessine rapidement un autre chemin. Dès les premières compétitions, à l’âge de 11 ans, il gagne et développe le goût de la victoire et du dépassement de soi : “J’ai passé mon enfance à regarder des courses d’obstacles et des compétitions, donc j’ai toujours voulu être le meilleur. Il faut savoir se surpasser, se remettre en question, et écouter son cheval.”
Une médaille d’or inespérée
À 16 ans, le futur champion arrête l’école pour se consacrer à sa passion et sa carrière. Une vie qui exige de se surpasser sans cesse : “Il faut avoir envie de se battre, se lever tôt le matin, avoir une discipline. Si on travaille, on finit par réussir. C’est une bonne école de la vie.” Le sportif connaît sa plus grande victoire en 2016, lorsqu’il remporte la médaille d’or aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro : “C’était un rêve de jeunesse mais je ne pensais pas pouvoir l’atteindre. C’était notre jour, notre moment.”
Une osmose parfaite avec sa monture
Mais c’est en 2013, lorsqu’il remporte le championnat d’Europe, que Roger-Yves Bost sent qu’il parvient à dépasser l’impossible : “C’était le prix qui manquait à mon palmarès. Ma jument de l’époque, Myrtille, s’est surpassée et moi aussi. C’est l’histoire de notre couple qui a fonctionné, on était à 150 % ce jour-là. Ça peut arriver une ou deux fois seulement dans une vie. Ce sont les expériences que l’on a vécues avant qui peuvent expliquer ce type de victoire, mais c’est surtout l’osmose entre la monture et le cavalier. C’est un moment incroyable.” La magie de cet instant réside aussi dans le mystère qui l’entoure : “C’est difficile d’analyser ce qui fait que l’on a été meilleur. Il faut que le cheval prenne du plaisir, qu’il nous connaisse, le motiver avec notre voix. La force physique compte peu finalement, c’est le couple qui fait les victoires.”
“Si on travaille, on finit par réussir.”