PEUR SUR LA GRILLE

Entendez-vous claquer les dents des animateurs ? La saison prochaine se décide.

En seront-ils ? Telle est leur angoisse. On sait déjà que Michel Drucker a signé pour deux années supplémentaires. La flatterie mène à tout à condition de ne pas en sortir. Certes, il a, aux dires des médias qui exagèrent toujours pour faire des cancans (du buzz, comme ils disent),

« subtilement taclé » Delphine Ernotte et sa politique de rajeunissement de l’antenne. N’empêche : il sait y faire pour se prolonger.

Le problème n’est d’ailleurs pas dans l’âge des animateurs, mais dans la faculté qu’ils ont – ou pas – de se renouveler. Ça fait des années que Drucker somnole sur son canapé rouge et qu’Ardisson rabâche ses fiches. Ils sont comme les vieilles poules, ils ne sentent plus passer les oeufs. Ou comme des chevaux de manège amortis, connaissant leur numéro par coeur.

Leur présence rassure les frileux patrons de chaînes. Eux aussi ont peur. De tout, tout le temps : nouveauté, concurrence, réseaux sociaux, un rien les fait trembler. Le courage est la qualité la moins courante chez les gens de télévision : dès que ça chauffe, ils font sauter un fusible pour protéger leur place. C’est Caroline Got virant Tex. C’est Delphine Ernotte depuis ses débuts.

A la télévision, l’invention vient des amateurs. Avant de se druckériser, Ardisson a longtemps eu beaucoup de talent. Moix et Angot ont aussi fait souffler un vent nouveau. Ils ont déplu à beaucoup, ils s’en fichaient bien : les écrivains ont toujours pris un certain plaisir à déplaire. En général, ils n’ont peur de rien. Ils osent tout.