Le Figaro Magazine

ASTON MARTIN DB11 VOLANTE

L’élégance transcendé­e

- Sylvain Reisser

Côté piste, la firme anglaise défend son honneur ce week-end aux 24 Heures du Mans. Côté cour, son dernier cabriolet prend son envol.

Aston Martin, l’égalde Ferrari en termes d’exclusivit­é, de positionne­ment et de pouvoir de fascinatio­n, relève enfin la tête après avoir tutoyé les abysses à la suite de la crise financière de 2008. Couvé par le fonds italien Investindu­strial, le petit constructe­ur anglais a promis de lancer au moins un nouveau modèle par an jusqu’en 2023. Pour le moment, il déroule son plan sans anicroche. Amorcée par la DB11, fleuron du grand tourisme, cette offensive inédite se poursuit désormais avec sa déclinaiso­n cabriolet Volante. La silhouette magistrale de la remplaçant­e DB9 ne souffre aucunement de la suppressio­n du toit, au profit d’une capote en toile à huit couches qui disparaît dans son logement en 14 secondes. Le système, entièremen­t repensé, permet d’augmenter la capacité du coffre de 20 % (de 202 à 260 litres selon la configurat­ion) mais les deux places arrière restent symbolique­s. L’exposition à l’air libre de l’habitacle transcende­demanière inattendue l’épaulement marqué des ailes arrière et les lignes toutes en tension. Pour servir cet écrin, pas de V12, jugé trop lourd, mais le V8 4 litres biturbo estampillé MercedesAM­G. Comme le coupé, la Volante cède donc aux sirènes de l’étoile de Stuttgart, actionnair­e d’Aston Martin. Certes, la mélopée mécanique manque de noblesse, mais cette greffe garantit de rester sous les 1 900 kilos. Un bon point pour les sensations de conduite qui, sans atteindre la sportivité d’une Ferrari Portofino, défient déjà le sens commun. L’important n’est pas tant quelques dixièmes concédés ici et là en performanc­e mais l’impression manifeste de pouvoir s’appuyer sur une réserve de puissance le moment venu. A ce titre, le couple omniprésen­t, de 2 000 à 5 000 tr/min, participe à la vigueur des reprises. Si la Volante n’a besoin que de 4,1 secondes pour atteindre les 100 km/h, elle joue sur une partition moins sportive que sa rivale italienne et éminemment orientée grand tourisme. Le conducteur ne s’offusquera­it pas de disposer d’une suspension plus ferme et d’un retour d’effort plus prononcé au volant. Au sein d’un environnem­ent moderne tendu de cuir et de bon goût, la tablette Mercedes ceinte d’un rustique cadre en caoutchouc apparaît comme l’une des seules fausses notes de cette Volante décidément envoûtante.

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