Le Figaro Magazine

WANNY DI FILIPPO ET SOFIA CIUCCHI

Le bison dans la peau

- Il Bisonte, via del Parione 31, Florence (00.39 (0) 55.215.722 ; Ilbisonte.com/it-it/store). L. H.

AFlorence, tout le monde connaît la dégaine colorée de Wanny Di Filippo qui a créé sa griffe de maroquiner­ie en 1970. Le mouvement hippie aurait pu lui inspirer une vache ou un mouton comme

logo, mais « conquis par les images de tranquilli­té et de force qu’évoquent les bisons, sources ancestrale­s de vie pour les peuples évoluant librement sur les territoire­s d’Amérique », il a préféré le bovidé des grandes plaines du Far West. Depuis presque cinquante ans, c’est la silhouette stylisée d’Il Bisonte qui laisse son empreinte dans la peau des sacs, des besaces, des agendas… Chevaucher une étoile lui a donné des ailes. Présente à Tokyo, New York, Paris, Hongkong et Toronto, la marque italienne n’en est pas moins restée fidèle aux valeurs originelle­s instaurées par son créateur : force d’un style identifiab­le (80 % de modèles intemporel­s), créativité, et surtout constance dans la qualité avec une fabricatio­n restée parfaiteme­nt artisanale et made in Italy. Le siège de la société a pour adresse le Palazzo Corsini, la boutique de la via del Parione, récemment rénovée, est à l’image des produits exposés : hors des modes, authentiqu­es, et résolument toscans. Toute la production reste concentrée sur le site de Pontassiev­e, près de Florence. « 80 employés de la région travaillen­t dans

la fabrique, certains depuis le début, précise Sofia Ciucchi la nouvelle directrice générale. Nous avons la chance de bénéficier d’un excellent réseau d’artisans locaux dont le savoir-faire est de grande qualité. » Du studio de création à la taille des peaux (du cuir de vachette), du parage aux coutures, chaque étape est exécutée par des mains expertes. Les teintures sont végétales, les patines naturelles. Comme dans les très grandes maisons, on ne refuse jamais de réparer une sacoche usée… « Les clients y sont attachés. Et comme vous pouvez le constater, nos cuirs sont de plus en plus beaux avec le temps. C’est le contraire de l’esprit fashion qui pousse sans cesse à acheter des nouveautés. » Difficile, toutefois, de résister aux modèles de l’été, comme le Versilia ou le Maremmana en lin et cuir. Sans parler du cabas tricolore, aux couleurs du drapeau italien, réédité pour les 150 ans de la réunificat­ion de l’Italie. A coup sûr, une future pièce de collection.

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