Le pays profond n’est pas crispé
Le coeur de notre électorat est toujours là. Il ne bouge pas. » A l’Elysée, les études d’opinion sont scrutées attentivement. Et la réponse à tous ceux qui enjoignent Emmanuel Macron de s’appuyer davantage sur sa jambe gauche est invariable : « Plus de 90 % des gens qui ont voté Macron au premier tour de l’élection présidentielle approuvent son action. » Or pour l’Elysée, ceux qui ont voté pour lui au premier tour sont essentiellement des gens de centre gauche, d’anciens électeurs socialistes. Le pivot sur lequel Emmanuel Macron a construit sa victoire est donc, selon les enquêtes, toujours satisfait de son choix d’avril 2017.
A la fin de la semaine dernière, il n’était donc pas question pour l’Elysée de répondre favorablement aux injonctions de certains médias, politiques et économistes qui réclament une inflexion à gauche de la politique du gouvernement. « Le sujet n’est pas de savoir s’il faut plus de mesures de gauche ou de droite, rétorque un conseiller du chef de l’Etat. Le sujet, c’est l’efficacité. On fait le pari du moyen terme avec une politique qui n’est pas une politique de pouvoir d’achat mais une politique de travail. » Et davantage que les éditorialistes, aussi compétents soientils, Emmanuel Macron préfère écouter ceux à qui il parle dans ses déplacements, élus ou citoyens. Ce qui lui a permis, dès le mois d’août dernier, de prédire : « Il n’y aura pas de mouvement social. » Et ce qui lui permet, aujourd’hui, de conclure que « le pays profond n’est pas crispé » sur ses réformes, notamment celle de la SNCF.