DES CHIOTS ET DES FOOTBALLEURS
Pendant quinze jours encore, le football sera partout.Vraiment partout.
Il y a ceux qui ne se sont jamais remis de juin 40 et ceux qui n’ont jamais digéré FranceAllemagne en 1982 : deux mauvais coups à nous créer des générations de râleurs, ronchons et autres scrogneugneux. Comme la guerre, le football est une manière de montrer qu’on est les plus forts. Ou pas. Il a beau se dire que la France black-blancbeur de 1998 n’a réglé aucun de ses problèmes par le seul gain d’une Coupe du monde, le passionné y croit en préparant l’apéritif face à l’écran devant lequel il est vissé depuis des semaines et pour encore quinze jours, en attendant le Tour de France.
Le football est tellement intrusif qu’il influence même les programmes qui n’en parlent pas. Ainsi cet excellent et très émouvant documentaire anglais sur la vie des chiots semble être un reportage sur la vie des footballeurs. « L’univers affectif des chiots est
différent du nôtre, nous dit-on. Ils s’épanouissent dans les activités physiques et l’échange. Ils ont comme nous des angoisses et débordent d’affection pour leur entourage. » Remplacez le mot « chiot » par le mot « footballeur » : on y est.
Tout comme les chiots, les footballeurs grandissent et vieillissent vite. Tout comme eux, ils font partie d’une équipe. Ici, les braques de Weimar, là, les Bleus. Ici, les terriers tibétains, là, les Diables rouges. Ici, les dalmatiens, là, la Mannschaft.
« Les chiots pleins de vie, conclut le reportage, sont vraiment les
meilleurs amis des hommes. » Les footballeurs, aussi. Une vie de chiot, nouvelle génération, de Pete Chinn, France 5, mercredi 4 juillet à 20 h 50.