Le Figaro Magazine

LES INDISCRÉTI­ONS

de Carl Meeus

- LES INDISCRÉTI­ONS DE CARL MEEUS

Dominique de Villepin a manqué de flair politique quand il a lancé à Valérie Pécresse, lors de son entretien d’embauche pour entrer à l’Elysée, qu’elle ne ferait « jamais de politique » parce que c’était « une femme normale ». C’était en 1997. Vingt-deux ans plus tard, Valérie Pécresse, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, présidente de la Région Ile-de-France, écrit, dans son dernier livre (Et c’est cela qui changea tout, entretien avec Marion Van Renterghem, chez Robert Laffont) : « J’ai la politique dans le sang et je ne veux pas m’arrêter là. » C’est justement pour ne pas s’arrêter là qu’elle a quitté Les Républicai­ns en juin dernier, juste après la débâcle de la liste Bellamy aux européenne­s. Avec une conviction : elle ne se situe ni du côté des « constructi­fs » qui ont rallié Emmanuel Macron, ni du côté des « fusionnist­es » qui veulent se rapprocher de l’extrême droite. A cet égard, elle n’a pas de mots assez durs envers eux : « La passivité des Républicai­ns à l’égard des fusionnist­es est plus qu’une lâcheté, c’est à mes yeux une faute politique. Ils brouillent leur message ; pire, ils perdent leur âme. » Pour elle, Emmanuel Macron ressemble à Tony Blair. Alors elle est allée à Londres demander à David Cameron comment il avait réussi à prendre le pouvoir après les années Blair. « L’erreur du Parti conservate­ur britanniqu­e avait été de s’enfoncer dans l’ultraconse­rvatisme pendant des années. » Cameron a compris qu’il devait réoccuper l’espace central. La droite anglaise est restée une dizaine d’années dans l’opposition. Mais Valérie Pécresse, qui a suivi Chirac et Sarkozy, ne veut pas se contenter de conquérir le pouvoir. Comme elle l’écrit : « Le pouvoir, il ne suffit pas de le conquérir, encore faut-il être prêt à l’exercer. »

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